Enjeux argumentatifs de la nomination : le cas du nom collectif communauté dans les discours publics contemporains

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2007

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Michelle Lecolle, « Enjeux argumentatifs de la nomination : le cas du nom collectif communauté dans les discours publics contemporains », HAL-SHS : linguistique, ID : 10670/1.ncag7s


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Dans une récente tribune du Monde (« Faut-il lâcher à nouveau les chiens ? », Philippe Breton, Le Monde, 17/08/04), Philippe Breton oppose les mécanismes de la globalisation et de l’amalgame comme instruments de la haine aux pratiques qui disjoignent et distinguent pour comprendre. Au-delà de la controverse à laquelle participe le texte cité – il est publié en réponse à un texte de Patrick Declerck : « Je hais l'islam, entre autres… » (Le Monde, 12/08/04) –, et au-delà de la question de la haine elle-même, nous nous intéressons dans cet article au mécanisme lui-même de l’amalgame, lorsqu’il est favorisé par la nomination. Il est en effet des noms qui sont, intrinsèquement, des instruments de globalisation : il s’agit des noms collectifs (Ncoll désormais), qu’on définit comme « des noms au singulier dénotant une entité elle-même composée d'un regroupement d'éléments de même catégorie ». Parmi ceux-ci, le pacifique et anodin Ncoll communauté prend, dans certaines constructions (et en particulier avec un adjectif de catégorisation ethnique, sociale ou religieuse – cf., par exemple, la communauté arménienne, la communauté noire, la communauté gay), dans certains textes de l’espace public contemporain, un sens qui le rapproche d’autres Ncolls au sens beaucoup moins neutre, tels que ethnie voire secte. Par le biais du nom communauté, tel qu’il apparaît dans des textes ne présentant pas nécessairement une « visée argumentative », mais, assurément, une « dimension argumentative » qui les dépasse, c’est donc plus généralement à la question de la nomination que nous nous intéressons, en tant qu’elle peut, dans certaines de ses modalités, constituer « un argument basé sur la structure du réel » (Perelman et Olbrechts-Tyteca, 1970). Par le biais de la sémantique du nom en tant que Ncoll, de son sens lexical, mais aussi par le biais de ses dérivés communautaire et communautarisme, l’article examine le nom communauté et son emploi, en lien avec les débats contemporains sur les questions de l’appartenance et de l’intégration, de l’identité et de l’altérité.

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