2014
Cairn
Alain Raybaut, « Modeling the interaction of cycles and growth in the fifties : two Schumpeterian attempts », Cahiers d'économie Politique / Papers in Political Economy, ID : 10670/1.ncju1j
La macrodynamique d’après-guerre, considère généralement les cycles et la croissance,comme deux phénomènes distincts, ce qui implique l’existence d’une dichotomie stricte entre les analyses des dynamiques de court et de long terme. Dans cet article nous mettons l’accent sur deux exceptions des années cinquante : la tentative singulière de A. Smithies et l’approche de Goodwin. Ces deux contributions se réfèrent explicitement à la conception schumpétérienne d’une dynamique unifiée en termes de croissance cyclique modélisée à partir des avancées de l’analyse macroéconomique d’après-guerre. Cependant, elles ne parviennent pas à dépasser les difficultés inhérentes à une analyse unifiée des cycles et de la croissance, soulignées notamment par Pasinetti. D’un côté, l’introduction d’effet de cliquet dans la fonction d’investissement ou de consommation ne suffit pas, contrairement aux affirmations de Smithies à produire une explication endogène des cycles et de la croissance. D’un autre côté, l’approche non linéaire prônée par Goodwin ouvre une perspective prometteuse, mais sa démarche visant à combiner macroéconomie keynésienne et points de vue schumpétériens reste encore embryonnaire.