La dimension violente des modes d'actions des « doubles peines » du CNDP

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Le Comité national contre la Double peine (CNDP) est une organisation née dans la foulée des mobilisations contre la double peine qui ont eu pour effet de dénoncer les expulsions de jeunes étrangers ayant purgé leur peine comme « arbitraires » relevant d'un « déni de droit », réaffirmant l'égalité entre les nationaux et les étrangers face à la loi. Les mobilisations contre les expulsions suivent généralement les politiques publiques en matière d'immigration qui touchent de plein fouet les descendants d'immigrés dit de la « deuxième génération ». Il est à noter que les mobilisations contre la double peine ont pour point commun d'user principalement du même répertoire d'action : la grève de la faim. La notion de « répertoire d'action », concept proposé par Tilly est utile en ce qu'il théorise que les individus choisissent un type d'action selon l'environnement politique. La grève de la faim comme mise en scène de la violence faite à son propre corps opèrerait une inversion du stigmate de la souffrance : en ce sens elle serait « une affirmation de soi en tant que personne ayant droit à une véritable reconnaissance statutaire » . Il s'agira dans notre exposé à partir de l'analyse d'une étude de cas d'un « double peine » membre du CNDP de valider l'idée selon laquelle la dimension identitaire de ce mode d'action voire d'autres tels que les émeutes, les automutilations dans l'univers carcéral découlerait pour beaucoup de ces confrontations à la violence institutionnelle.