International dimension of the Soviet show trials under Stalin (1928-1933) : a comparative analysis of three cases (Chakhty, Industrial Party, Vickers) L’étranger, ressort des procès staliniens « pour l’exemple » (1928-1933) : pour une analyse de la dimension internationale de trois affaires soviétiques (Chakhty, Parti Industriel et Vickers) En Fr

Résumé En Fr

This PhD focuses on the international dimension of three show trials of the First Five-Year Plan in the USSR (Shakhty trial, Industrial Party trial and Vickers case). These trials are traditionnally analyzed within the framework of national history and presented by the historiography as a symbol of Stalinism, revealing the subjugation of the judiciary to political power and the repressive nature of the regime. Our comparative analysis of these early demonstration trials under Stalin shows, however, that they also include an important international dimension and stage great counter-revolutionary plots directed from abroad. This internationalization of the First Five-Year Plan trials is in the center of my analysis that benefits from the renewed political history of the USSR, the history of international relations and of cultural diplomacy and is based on Soviet and foreign sources (French, British, German). The archives show that for the political leadership the staged public trials represented a sort of interface between the domestic and foreign policies. The systematic presence of the international dimension in these trials is influenced by ideological considerations that are central in the launching and realization of the Plan itself. At the same time, it is also used both as a leverage in commercial negotiations with foreign powers and as a means to mobilize European public opinion.

Cette thèse analyse la dimension internationale de trois procès-phares du Premier Plan quinquennal en URSS (affaire Chakhty, procès du Parti Industriel, procès Vickers). Traditionnellement abordés dans un cadre d’histoire nationale, ces procès sont perçus par l’historiographie comme un trait immanent du stalinisme, démontrant la sujétion du système judiciaire au pouvoir politique et la nature répressive du régime. Leur analyse comparative démontre toutefois que ces premiers procès staliniens comportent une dimension internationale non-négligeable et mettent en scène les complots contre-révolutionnaires, dont les fils mènent inéluctablement à l’étranger. Cette internationalisation des procès du Premier Plan est au cœur de notre analyse, qui s’inscrit dans les travaux de l’histoire politique renouvelée de l’URSS, l’histoire des relations internationales, celle de la diplomatie culturelle, et se base sur la documentation soviétique et étrangère (française, britannique et allemande). Ces sources montrent que pour le pouvoir politique les procès « pour l’exemple » représentent une sorte d’interface entre la politique soviétique intérieure et les considérations de politique extérieure. La présence systématique de l’étranger dans ces procès est influencée par des considérations idéologiques, qui sous-tendent le lancement et la réalisation de la révolution stalinienne. En même temps, elle est instrumentalisée dans les relations extérieures de l’URSS : l’implication des puissances occidentales est conçue à la fois comme un levier dans les négociations commerciales avec les pays concernés et comme un outil de mobilisation de l’opinion publique européenne.