2017
Cairn
Marie Brualla, « S’approprier « l’Autre ». La collecte de restes humains en Nouvelle-Calédonie, un instrument de domination coloniale (1860-1900) », Outre-Mers, ID : 10670/1.nftsn8
Durant la deuxième moitié du xixe siècle, la collecte de restes humains en Nouvelle-Calédonie, alimentant, notamment au Muséum national d’Histoire naturelle, l’essor de la nouvelle science anthropologique, s’inscrit dans la politique et l’idéologie coloniales françaises. Au-delà même de la nature de ses objets, les circonstances et les motivations de cette pratique, ses acteurs et le devenir des spécimens qui en sont issus témoignent des rapports intrinsèques entre prise de possession militaire et élaboration d’un savoir scientifique sur la colonie. Le sentiment d’impunité qui semble caractériser la collecte permet également de mettre en regard le dualisme impérialiste et évolutionniste alors communément admis, celui du fonctionnaire occidental « civilisé » face à « l’indigène barbare », avec les pratiques réelles sur le théâtre néo-calédonien.