Les relations tantes, nièces dans les familles du Nord de la France au XVIIIe siècle

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2007

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Marion Trévisi, « Les relations tantes, nièces dans les familles du Nord de la France au XVIIIe siècle », Annales de démographie historique, ID : 10670/1.ngiu1w


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Le but de cet article est d’analyser les relations tantes/nièces au sein des familles françaises du Nord de la France au xviiie siècle, en réfléchissant sur la spécificité de ces liens par rapport aux autres liens de parenté, notamment le lien avunculaire en général. Quels rôles les tantes avaient-elles pour leurs nièces, étaient-ils différents pour leurs neveux ? Existaient-ils des relations privilégiées tantes/nièces dans ces familles ? En croisant des sources démographiques (familles reconstituées dans des bases de données) avec des sources notariales et qualitatives (autobiographies et correspondances), les rôles ponctuels des tantes dans la vie des nièces ont pu être évoqués : elles sont souvent mobilisées comme marraines de leurs nièces et neveux, sans différence de sexe évidente ; en revanche, elles viennent rarement comme témoins au contrat de mariage de leurs neveux et nièces, même si elles sont plus mobilisées par ces dernières que par les premiers. Les tantes célibataires ou veuves sans enfants parviennent à détourner les coutumes d’héritage égalitaire du Nord de la France en léguant par testament ou donation des biens à leurs neveux ou nièces, indifféremment. Ces legs restent cependant très rares, comme nous l’avons souligné dans notre échantillon d’étude. Les tantes interviennent donc globalement assez peu lors des grands moments de passage de la vie de leurs nièces, sauf au tout début, pour leur baptême. La spécificité d’un lien tante/nièce n’apparaît alors qu’en changeant de sources et en étudiant les phénomènes de cohabitation, parfois liés à une tutelle, et les processus d’éducation qui en découlent. Les sources qualitatives nous apportent plus de renseignements sur ces liens de cohabitation qui entraînent parfois des relations affectives très fortes, surtout quand la nièce a perdu sa mère et que la tante est célibataire, ou veuve sans enfant vivant ou présent. Ces relations dépassent alors le lien avunculaire et ressemblent à un lien mère/fille ; la tante devient la mère de remplacement et la nièce, la fille de substitution.

The following article carries out an analysis of the aunt/niece relationship among families in the Eighteen Century Northern France, by focusing on this specific link and on the avuncular relation, with the wider kinship networks. The aim is to understand the particular role played by aunts in their niece’s life, compared to that of their nephews. What sort of privileged bond nieces and aunts could have created within a wider family circle? Through a crossing checking of demographic sources (obtained family reconstitutions databases) with notary and qualitative sources (autobiographies and correspondences), the punctual role of aunts in their nieces’ life has been already mentioned, but in an indistinctively manner, without taking into account the gender difference between nieces and nephews. However, they get rarely involved as godparent in the marriage contracts of their nephews and nieces, though their role is more clearly established for the latter than for the former. As widows or as single women, aunts in Northern France could manage the beat the equalitarian inheritance customaries by bequeathing either their nieces or nephews through a donation or a will. However, as it has been demonstrated in our sample, such bequests hardly happen. In fact, aunts stay away from the great moments of their nieces’ life, the only exception being the christening episode. To underline the specificity of the niece/aunt bond, one has to take a different view and to consider the situation when both of them coexist together, especially in the case of a trusteeship. Qualitative sources provide us with more insight into the links created by cohabitation. It implies education as well as deep affectionate bonds, especially when the niece has lost her mother and when the aunt is still single or a widow without any child around. Such relationships are going far beyond the avuncular link and come to resemble to the mother and daughter bond. The aunt then turns into a surrogate mother and the niece into a surrogate daughter.

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