2012
Cairn
Luc Bonenfant, « Retournons aux bois... Chroniques annoncées de la mort et de la renaissance de la poésie », Romantisme, ID : 10670/1.ngtdem
Les poèmes en prose de la bohème des années 1840 donnent à lire un rapport antagoniste à l’Idéal. Le thème de la dépossession poétique et la mise en scène de sujets pathétiques y signent la chronique d’une mort annoncée : celle de la poésie lyrique. La récupération des formules grotesques de la petitesse et du minuscule (déjà caractéristiques des poèmes en prose romantiques) y permet par ailleurs de régénérer la poésie en en déplaçant les lieux et les objets de l’énonciation. Le refus du chant débouche ainsi sur une parole renouvelée dont l’harmonie surgit du sens opéré par l’allégorisation de l’écrivain et de sa poétique. Écrits en prose plutôt qu’en vers, et racontant le désarroi du poète, les poèmes en prose de la bohème instituent le mineur en valeur éthique et formelle de la poésie.