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Les insectes sont l'un des groupes animaux aux interactions diverses avec les humains, qu'elles soient positives ou négatives. Les représentations qu’ils inspirent aux artistes reflètent la façon singulière dont ils sont perçus par les sociétés et le rapport complexe que ces dernières entretiennent avec eux. Cette relation a déjà été analysée pour les principaux groupes d'insectes dits "typiques". Les plus visibles d’entre eux ou ceux disposant d'une métamorphose complète – abeilles, coléoptères, papillons, mouches – ont toujours fasciné et intrigué les humains. Mais qu’en est-il des insectes infiniment petits et moins séduisants a priori ? Avec les pucerons pour exemples, nous montrerons qu’ils ont également nourri l’imaginaire artistique à différentes époques et que, paradoxalement, leur invisibilité est le vecteur même de l’intérêt qu’on leur porte. Je me propose de dresser un rapide panorama des relations réciproques entre scientifiques et artistes sur le motif du puceron. De la Grèce antique à internet, d’Aristote à Debord en passant par Brueghel, Bonnet, Delacroix, Hugo, Beauvoir ou Vian, il s’agit d’interroger la variété des propositions esthétiques et symboliques que ce groupe d’insectes a pu engendrer.