2018
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Salem Chaker, « Les marques obligatoires du nom et l'état d'annexion en berbère », HAL-SHS : linguistique, ID : 10670/1.nh5lok
Cette contribution examine la génèse – morphologique et syntaxique – des marques initiales du Nom berbère : marques de genre, de nombre et surtout d’état (État Libre/État d’Annexion). Ce marquage initial du Nom est spécifique au berbère, contrairement aux marques finales qui ont toutes des correspondants afro-asiatiques.Elle passe en revue les différentes théories proposées par les berbérisants (Vycichl, Prasse…), en examinant leurs points forts et les problèmes non résolus qu’elles soulèvent.Le consensus est acquis sur le caractère secondaire de la formation de ces marques initiales, à partir de la trans-fonctionnalisation et l’agglutination au thème nominal de morphèmes initialement séparés et facultatifs, d’origine déictique et/ou pronominale. L’identification de ces morphèmes, et surtout leur statut syntaxique et le processus de figement, font débat.S. Chaker défend une thèse particulière, fondée sur l’asymétrie des marques entre masculin et féminin, et entre berbère Nord et touareg, qui l’amène à considérer que le phénomène de figement postulé est plus complexe que cela est généralement admis et qu’il suppose plusieurs phases successives, avec agglutination successive de marques distinctes.Cet examen est l’occasion d’une réflexion critique sur les conditions et limites de la reconstruction grammaticale en contexte d’oralité : l’absence (ou la rareté) des témoignages anciens sur la langue berbère rendent très délicate (et très débattue) toute reconstruction diachronique, en particulier pour ce qui du détail, syntaxique et sémantique, des processus.