L’autre dans les Confessions of an English Opium-Eater de Thomas De Quincey (1821)

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7 décembre 2017

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Céline Lochot, « L’autre dans les Confessions of an English Opium-Eater de Thomas De Quincey (1821) », Sciences Humaines Combinées, ID : 10670/1.nj71c2


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Dans ce texte très littéraire, le traitement de l’altérité est moins intéressant pour ce qu’il en dit (une série de clichés xénophobes) que pour les impressions qui transparaissent à travers son discours (connotations, images, associations, symboles, implicite et pourquoi pas la recherche d’un inconscient). Dans un monde subdivisé en deux (l’Occident et l’Orient : civilisation contre barbarie), De Quincey affirme un sentiment nationaliste et impérialiste et revendique systématiquement la supériorité anglaise sur le reste du monde. Poussée à l’extrême par le rêve, l’Autre perd forme humaine, entre animalité bestiale et matière informe : altérité absolue et terrifiante. L’imagerie orientale permet alors d’exprimer des peurs refoulées liées à sa propre histoire (mort, féminité, Londres), mais révèle également une contagion du discours et la crainte d’une souillure. En un sens la contamination a déjà eu lieu : le sentiment d’altérité touche la famille et l’identité même de l’auteur. A la fois anglais et opiomane, il est un hybride, alors que l’hybridité lui paraît monstrueuse. Il tente de maîtriser l’altérité par absorption / digestion : une alchimie qui fait que l’autre devient soi. L’opium doit devenir anglais. Les références intertextuelles ont ce même rôle de digestion, en particulier sous forme parodique : l’Autre devient alter ego. Cette tentative reste incomplète et aboutit à une forme de schizophrénie, par manque d’un sentiment identitaire fort. Cependant, en assumant cette identité défaillante et en la publiant, il met l’altérité au service d’une nouvelle identité littéraire comme auteur : le mangeur d’opium anglais. De Quincey revendique son altérité et un statut d’orientalisant et de paria : l’autre, c’est lui. Par ailleurs, il enferme l’altérité dans une représentation littéraire esthétisante et déréalisante : images, associations, mythologie, clichés littéraires ou livresques. L’art offre une consolation à une altérité réellement irréductibleEn conclusion : la radicalisation et le rejet de l’autre constituent un moyen d’affirmer sa propre identité, mais ils tendent à entretenir une concurrence angoissante. En fin de compte De Quincey apprivoise l’altérité en devenant l’Autre: l’anglais qui se définit par l’orientalisme, l’individu qui se définit par le collectif, l’auteur qui se définit par ce que d’autres ont écrit.

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