Apprendre et le sujet « apprenant » : Point de vue psychanalytique dans la recherche auto/biographique

Fiche du document

Date

2010

Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Source

Cliopsy

Collection

Cairn.info

Organisation

Cairn

Licence

Cairn




Citer ce document

Linden West et al., « Apprendre et le sujet « apprenant » : Point de vue psychanalytique dans la recherche auto/biographique », Cliopsy, ID : 10670/1.njf96b


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En

Dans cet article, j’explore dans quelle mesure une approche psychanalytique basée avant tout sur les théories de la relation d’objet, contribue à enrichir à la fois la compréhension du processus d’apprentissage et la théorisation de ce que nous appelons le sujet « apprenant ». Cet écrit fait état de la négligence persistante dont pâtit la prise en considération des dimensions tant émotionnelles et corporelles qu’inconscientes de l’apprentissage. Deux exemples représentatifs issus de la recherche auto/biographique illustrent les interactions en jeu entre soi et autrui, entre réalités intérieure et extérieure, entre domaine social et domaine psychologique, au cœur de processus de transformation. Les théoriciens de la relation d’objet mettent l’accent sur la réalité intersubjective et sur le fait que le processus d’apprentissage dépend d’autrui, tout comme le développement d’un self dans la prime enfance puis ultérieurement. Les réponses des autres peuvent s’avérer décisives, par exemple en ce qui concerne la stimulation de l’appétit d’apprendre. Mais l’angoisse, dont l’origine remonte à l’état de dépendance absolue du nourrisson à l’autre, demeure présente dans tout apprentissage. Cette angoisse peut être violente plus tard dans la vie, en particulier lors de périodes de transition. Certaines personnes peuvent se sentir incapables d’affronter de nouvelles idées ou de changer de modes de fonctionnement. Dans de telles situations, il arrive que le passé se superpose au présent, le présent au passé, pris dans les rets de la « mémoire de l’éprouvé ». Cependant, l’angoisse et la résistance peuvent être négociées dans de nouveaux espaces transitionnels tels que celui qu’offre l’université. Alors, la réponse de « personnes-ressources » peut devenir déterminante pour une réévaluation de soi de l’étudiant-e et de ses possibilités. Lorsqu’une personne se sent vue, comprise et légitime dans ce qu’elle entreprend – ce qui renvoie à un processus archaïque –, un apprentissage qui fait sens ainsi qu’un « sentiment de soi » renforcé peuvent trouver leur chemin d’expression. En utilisant une métaphore théâtrale, je dirais que de nouveaux objets, de nouvelles personnes et une nouvelle symbolique, peuvent alors être internalisés, métamorphosant le drame de la vie intérieure.

In this paper I explore the contribution that psychoanalytic perspectives, mainly object relations theory, can make to a richer understanding of learning as well as to theorising the subject we call the learner. The paper notes a continuing neglect of the visceral, embodied as well as unconscious aspects of learning and draws on two case studies from auto/biographical research to illuminate the interplay of self and other, inner and outer worlds, the social and psychological, in change processes. Object relations theorists emphasise the intersubjective world and how learning, and the development of a self, in earliest but also subsequently experience, is dependent on others. Their responses can be crucial, for instance, in cultivating the appetite for learning. But anxiety is always present in learning, emanating, in early life, from states of absolute dependence on the other. But it can be strong in later life, too, especially in periods of transition. People can feel unable to cope with new ideas or change processes; past, in such situations, may elide with present, present with past, in ‘memory in feeling’. Yet anxiety and resistance can be managed in new transitional spaces, such as being at university: the response of significant others can be crucial in re-evaluating self and possibility. If people feel seen, understood and legitimised in their endeavours – a largely primitive process – significant learning and a stronger sense of self can find expression. Drawing on a theatrical metaphor – new objects, people and symbolic – can be internalised, shifting the drama of inner life.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en