LES ONG AU BURKINA FASO: UNE RĖFĖRENCE DANS LE CHAMP DU DĖVELOPPEMENT AFRICAIN ?: UNE RĖFĖRENCE DANS LE CHAMP DU DĖVELOPPEMENT AFRICAIN ?

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20 décembre 2010

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Considéré par toutes les grandes institutions internationales comme l'un des pays les plus pauvres au monde, notamment depuis les épisodes de sécheresse des années 70 et 80, le Burkina Faso, pays sahélien, constitue depuis les années 70 un terrain privilégié pour l'action des ONG. Menant une politique favorisant l'ouverture aux bailleurs de fonds internationaux, il est régulièrement considéré par de nombreux observateurs comme « le pays des ONG ». Selon les médias, les scientifiques et les acteurs eux-mêmes, le Burkina demeure « un pré carré » de l'action des ONG avec une tendance, à leur multiplication. De 273 ONG recensées par la Direction de Suivi des ONG en 2000, leur nombre est passé à 353 en 2003, puis 430 en 2008 . La prolifération d'organisations va ainsi, en moins de dix ans, transformer complètement le paysage associatif du pays. De par sa situation et sa politique, ce pays constitue une sorte d'espace laboratoire du caritatif en Afrique de l'Ouest, et éveille donc légitimement la curiosité. Au centre de cet espace, les ONG semblent cristalliser les dynamiques sociales caractéristiques de la sous-région. Elles représentent à la fois le lieu d'expression d'identités locales fortes, le médiateur entre les populations et les autorités publiques, ainsi que la forme locale des préoccupations socio-économiques internationales. Si ce « barnum caritatif » apporte depuis plus de 40 ans son lot de discours, de conférences, d'ouvrages, d'articles, parsemés de termes et autres expressions caractérisant de nombreuses formes de développement, « le pays des hommes intègres » pointe inlassablement dans les profondeurs du classement des indicateurs de développement , malgré un nombre toujours plus important d'organisations chaque année . Terre d'accueil des ONG, il n'offre que peu de travaux scientifiques et universitaires sur le sujet, comparativement aux inventaires, bilans, études, menés au Mali (Raghavan, 1992), à Madagascar (Droy, 1998), et au Congo-Brazzaville (Dorrier-Appril, 1998), notamment en Sciences Humaines. Or, souvent mal canalisé, très peu coordonné sur le territoire national, leur engagement au Burkina, servi par une communication bien rôdée, apparaît pourtant, aux yeux du grand public, comme plutôt positive, et ce, malgré une absence de résultats visibles. Parfois, le Burkina Faso semble illustrer les revers de cette assistance internationale, évoquant un tonneau des Danaïdes dans lequel on estime avoir déversé des centaines de millions de dollars d'aide depuis les grandes phases de sécheresses. Ces observations nous interrogent sur les engagements effectifs menés au Burkina par les ONG depuis leur « prise de pouvoir médiatique » sur la scène internationale ainsi que sur leur bilan.

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