L’impact des immigrés sur leur pays d’accueil : À propos du livre de Garett Jones, The Culture Transplant

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2024

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Pierre-Yves Cusset, « L’impact des immigrés sur leur pays d’accueil : À propos du livre de Garett Jones, The Culture Transplant », Futuribles, ID : 10670/1.nlxv3j


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Bien qu’il suscite toujours d’âpres controverses, l’impact économique de l’immigration est généralement considéré comme plutôt positif, tant pour les pays d’accueil que pour les pays d’origine. Mais qu’en est-il, plus généralement, des effets à long terme des immigrés et de leurs descendants sur les pays d’accueil ? Cette question plus complexe est rarement abordée, mais elle fait l’objet de travaux dont cet article de Pierre-Yves Cusset rend compte, à la lumière du livre de Garett Jones, The Culture Transplant : How Migrants Make the Economies They Move to a Lot like the Ones They Left.Plusieurs enseignements s’en dégagent. D’abord, les spécificités des immigrés, en termes de valeurs et normes sociales, ne disparaissent pas lorsqu’ils traversent la frontière ; de surcroît, ils les transmettent plus ou moins à leurs enfants et petits-enfants, mais les différences s’estompent au fil du temps. Ensuite, la force des liens humains prime sur celle des lieux et la diversité d’ascendance a des effets ambivalents : plutôt positifs sur la prospérité économique lorsqu’il s’agit de talents, d’expérience ou de compétence ; plutôt négatifs sur la confiance et la capacité à coopérer, notamment lorsqu’il s’agit d’attributs hérités (sexe, ethnicité…). Garett Jones conclut que l’apport de millions d’immigrés (il fait référence aux États-Unis), s’il peut être un avantage à court terme, présente aussi des dangers à long terme — en particulier en cas d’accueil massif d’immigrés provenant de pays à bas niveau de confiance et de civisme, et à haut niveau de corruption ou conflictualité. Mais il se garde bien de formuler un jugement péremptoire qui serait vrai quel que soit le pays d’origine ou d’accueil des immigrés. H.J.

Though it always generates bitter controversy, the economic impact of immigration is seen, by and large, as more positive than negative, both for host countries and countries of origin. But what, more generally, of the long-term effects exerted by immigrants and their descendants on the host countries ? This more complex issue is rarely broached, though there has been research into the topic, which this article by Pierre-Yves Cusset examines here in the light of Garett Jones’s book The Culture Transplant : How Migrants Make the Economies They Move to a Lot like the Ones They Left.Several lessons can be drawn. First, the particular social norms and values espoused by immigrants do not disappear when they cross borders ; moreover, as a general rule these are transmitted to their children and grandchildren, though the differences fade over time. Second, human ties exert a stronger pull than ties of place, and diversity of heritage has ambivalent effects. The impact is generally positive on economic prosperity so far as talent, experience and skills are concerned, but it tends toward the negative on questions of trust and the ability to cooperate, particularly where inherited attributes are concerned (sex, ethnicity etc.). Garett Jones concludes that, though the contribution of millions of immigrants (he is referring to the USA) may be an advantage in the short run, it also presents some long-term dangers — particularly where there is a massive inflow of immigrants from countries with low levels of trust and public-spiritedness and high levels of corruption or conflict. But he is careful not to come to peremptory conclusions that would apply equally to any country of origin or host nation.

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