28 mars 2024
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Gerhardt Stenger, « Aurea Mediocritas: Hirngespinst Oder Ideal? Zum Spannungsverhältnis von Arbeit und Muße im Frankreich der Frühen Neuzeit », HAL-SHS : philosophie, ID : 10.3196/003581224838485225
La découverte du Nouveau Monde a popularisé le mythe du ’bon sauvage‘. Réactivant l'Age d'or mythique des Anciens, Vespucci et Montaigne décrivent la vie des sauvages plongée dans l'oisiveté. Mais la ’civilisation‘ est née du travail et de l'effort : tout comme chez Ovide les hommes n'accèdent à l'humanité que lorsqu'ils sont obligés de pourvoir à leur subsistance. Au XVIIIe siècle, on estime avec Voltaire que « l'homme est né pour travailler ». Mais le mythe du bon sauvage indolent et oisif n'a pas dit son dernier mot : il réapparaît chez Rousseau sous la figure de l'homme naturel et, de manière plus nuancée, dans le "Supplément au Voyage de Bougainville" de Diderot où un vieillard tahitien lance au visiteur européen : « Permets à des êtres sensés de s'arrêter, lorsqu'ils n'auraient à obtenir, de la continuité de leurs pénibles efforts, que des biens imaginaires ».