3 juillet 2009
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Vanessa Canavesi Fernández, « Kant in der Hispanidad ou la réception espagnole de la philosophie morale kantienne », DUMAS - Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance, ID : 10670/1.nmdjy9
Le travail de recherche s'engage sur les traces de Kant en Espagne, depuis la première parution de la Critique de la raison pure jusqu'à nos jours. Après avoir montré les difficultés à aborder la question de la réception espagnole du kantisme, nous tâchons d'en comprendre la dynamique. On peut retracer différentes périodes significatives dans l'histoire de la réception de Kant en Espagne : les premiers moments sont balbutiants, la réception est tardive, car le pays s'est enfermé dans la tradition scolastique et ne peut en sortir. La modernité tente de pénétrer dans cet ensemble traditionaliste, et certains penseurs du XIXe siècle réussissent le pari de prendre en considération une philosophie venue d'Allemagne, une révolution copernicienne en matière de philosophie. Après des débuts tardifs et difficiles donc, la fin du XIXe siècle et le début du XXe voient l'avancée philosophique qui se réalise, incluant les traductions et commentaires de l'œuvre de Kant. Les générations de 1898 et 1914 mènent au renouveau de la pensée espagnole. Cependant, celle-ci évolue au rythme des vicissitudes de l'Histoire de l'Espagne, et les périodes de guerre civile puis de régime franquiste qui s'en suivent freinent toute avancée philosophique possible dans le sens de la modernité. Ce n'est qu'au sortir de ce régime, en 1975, que se libèrent peu à peu les esprits et les mœurs. Après un vide philosophique de plusieurs décennies, on assiste finalement à l'incorporation définitive de la pensée kantienne. Ce travail de recherche préalable à une étude de l'éthique contemporaine espagnole héritière de Kant a ainsi permis de poser les bases historiques et philosophiques. De cette réception balbutiante -mais encourageante- à ses débuts, étouffée quelque peu par la guerre, on passe à une philosophie éthique de premier plan, ayant totalement assimilé le kantisme pour mieux s'en séparer.