"I would have written that my eyes, for a moment, had seen something that denied them" : the other, the breach, and presence. Hofmannsthal, Rilke and Jaccottet. « J'aurais écrit que mes yeux ont vu quelque chose qui, un instant, les a niés » : l'autre, la rupture, la présence. Hofmannsthal, Rilke et Jaccottet En Fr

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21 juin 2019

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Héléna Borowczyk, « « J'aurais écrit que mes yeux ont vu quelque chose qui, un instant, les a niés » : l'autre, la rupture, la présence. Hofmannsthal, Rilke et Jaccottet », DUMAS - Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance, ID : 10670/1.noj5nd


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Résumé En Fr

In times of uncertainty, during which the modern world – still following its course nowadays – stimulated the confusion between the social structures, economicals abstractions, concepts or systems of words which hold our pieces together, and the experience of reality itself, three poets risked their words through the strangeness that their century produced. Rilke, Hofmannsthal and Jaccottet exposed their poems and prose to the torments of facing the outside, the other – being or element of reality – given back to its mystery, to its « absence of answer » : whether it was a bird flying away into the woods, the single light of a moment illuminating an orchard, or a dying friend. However, the unveiled void between oneself and the other which can never be reached, seems to create the paradoxal possibility of a link with the outside world, of a presence at the world. In these poets'writings, the breach never knows any overcoming ; it is rather lived, repeatedely, within an unstable balance ; it is told through words whose deficiencies are both putting the poem in danger and making it fair, and whose hope of sharing can be built with the poetics of distance, fading, and farewell.

En des temps d'incertitude où le monde moderne – dont la course se poursuit – a stimulé la confusion des rouages sociaux, abstractions économiques, concepts et systèmes langagiers qui nous assistent avec l'expérience du réel lui-même, trois poètes ont risqué leur parole à travers l'étrangeté cultivée par leur siècle. Rilke, Hofmannsthal et Jaccottet ont exposé leurs poèmes et proses à l'expérience d'un vertige face au dehors, à l'autre – être ou élément de réalité – rendu à son obscurité même, à son « refus de répondre » le plus radical : l'oiseau fuyant vers les bois, la lumière d'un instant sur un verger, tout autant que l'être cher qui se meurt. Le gouffre révélé entre soi et l'autre irrémédiablement insaisissable, semble pourtant demeurer une possibilité, paradoxale, d'un lien avec le dehors et d'une présence au monde. Chez ces poètes, la rupture n'est jamais dépassée, mais vécue au sein d'un équilibre précaire ; elle sera dite par des mots dont l'incomplétude est à la fois menace pour le poème et justesse, des mots dont l'espoir de partage peut se bâtir sur une poétique de la distance, de la disparition, de l'adieu.

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