« Histoires perturbées, passés retrouvés », une introduction

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30 juillet 2022

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Sian Sullivan et al., « « Histoires perturbées, passés retrouvés », une introduction », Conserveries mémorielles, ID : 10670/1.npbgxj


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Ce texte introductif présente le cadre conceptuel des études de cas traités dans ce numéro consacré aux Histoires Perturbées, Passés Retrouvés. Nous proposons ici une analyse interdisciplinaire et une synthèse croisée de l’expérience et de la mémoire dans des contextes post-conflits et postcoloniaux. Articulant une perspective anthropologique et historique, nous examinons les relations (ou leur absence éventuelle) entre histoires orales, histoires écrites par des amateurs, archives écrites et historiographie. Dans les contextes post-conflits et postcoloniaux ici abordés, nous définissons la notion de « disruption » de trois façons : comme un moyen permettant aux expériences multiples, recouvrées par le biais l’histoire orale et des évocations du passé collectées au cours de nos enquêtes, de complexifier et de modifier l’analyse historique ; comme la survenance d’histoires liées à des événements perturbateurs interrompant le flux « ordinaire » des expériences individuelles et collectives ; comme une stratégie de recherche interdisciplinaire visant à la fois à perturber et à démocratiser les modes de compréhension conventionnelle en attirant l'attention sur des expériences occultées. Le terme « retrouvé » est lui aussi polysémique. Il évoque tant le recouvrement d’expériences passées que la possibilité d’accéder à et de reconstruire un autre rapport au passé, plus « apaisé », grâce à l’expression des souvenirs. Il permet également d’interroger l’écart et la non-coïncidence entre les discours publics portant sur certains groupes, les expériences individuelles de leurs membres et les souvenirs qu’ils construisent autour de ces dernières. Notre approche privilégie une articulation explicite entre les outils conceptuels mobilisés pour nos recherches et les données empiriques collectées, associant histoire orale, diverses formes « ordinaires » d’évocation du passé et archives, dans des contextes multiples. Ce travail multidisciplinaire adopte avant tout une perspective anthropologique et historique. Les études sont menées dans plusieurs contextes : l’expulsion coloniale et l’apartheid dans l’ouest de la Namibie (SULLIVAN) ; les souvenirs et les interprétations historiques de la diaspora Juive Égyptienne (BAUSSANT) ; l’évacuation des enfants en France pendant la Seconde Guerre Mondiale (DODD) ; les exodes maritimes des migrants en provenance d’Afrique sub-Saharienne (OTELE) ; et la rupture avec le récit hégémonique de la nostalgie impériale au Portugal (DOS SANTOS).

This introductory paper outlines the conceptual framework and case studies comprising the research project Disrupted Histories, Recovered Pasts. Our project proposes a cross-disciplinary analysis and cross-case synthesis of experience and memory in post-conflict and postcolonial contexts. In the post- conflict and colonial contexts of our cases, we see “disruption” as present in three senses: as the productive ways in which multiple experiences retrieved through oral histories may refract and revise historical analysis; as the happening histories of objectively disruptive events break the flow of individual and collective experience; and as a strategy for cross-disciplinary research to disrupt and democratise conventional understanding by drawing attention to occluded experiences. We also articulate “recovery” as polysemic: invoking retrieval of past experiences and the possibility for enhanced well-being through voicing memories that may have been suppressed, as well as attending to mismatches with public discourses about displaced groups and individual experience. Following an introduction to our conceptual approach, we summarise our case-research. We have conducted oral history and archival research in multiple contexts, from disciplinary bases in anthropology and history. Our aim has been to interrogate relationships between oral histories and amateur histories with more formal written archives and historiography in a series of disrupted settings: evictions in colonial and apartheid west Namibia (SULLIVAN); memories and historical interpretations of the Egyptian Jewish diaspora (BAUSSANT); the evacuation of children in Second World War France (DODD); recent maritime exodus of migrants from Africa (OTELE); and rupture from a hegemonic imperial-nostalgic narrative in Portugal (DOS SANTOS). Our case research is complemented in the concluding paper of this Special Issue by systematic cross-case engagement, synthesis and theorisation of our case-study research.

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