22 mars 2024
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Heidi Köpp-Junk, « Water as a social border in Ancient Egypt », Frontière·s, ID : 10670/1.npbn25
Dès les premiers temps de l’Égypte pharaonique, la population s’est efforcée d’évacuer les eaux usées des zones d’habitats, cités ou villages. Dans les maisons de l’élite comme dans les palais des pharaons, on trouve non seulement des salles de bains séparées, mais aussi des toilettes ; ces deux dispositifs sont attestés pour la première fois vers 2700 av. J.‑C., alors qu’ils n’existaient pas dans les maisons des catégories inférieures. Ainsi, la majorité des Égyptiens se lavaient dans le Nil, dans les canaux et les étangs, car il n’existait pas avant la période gréco-romaine de bains publics comme dans l’Empire romain. L’existence de salles de bains avec évacuation des eaux ainsi que de puits dans les maisons des classes supérieures symbolise donc une séparation entre ces groupes de personnes. Cet article présente les preuves archéologiques de l’existence de salles de bain dans les palais et les habitations d’élite, discute des implications sociales de l’eau et de son utilisation dans l’Égypte pharaonique et aborde la question suivante : l’eau est-elle de fait une frontière entre les classes sociales en Égypte ancienne, ou est-elle seulement mise en évidence dans le cas des sanitaires ?