Le Son des Bandits : La Funk dans la favela de Rocinha à Rio de Janeiro et le Rap aux Minguettes à Vénissieux : La musique comme résistance The Sound of the Gangsters : Funk music in the favela of Rocinha in Rio de Janeiro and rap music in the Minguettes's area in Vénissieux usic as resistance : Music as resistance Fr En

Résumé Fr En

Cette thèse en anthropologie, réalisée dans le cadre d’une ethnographie de longue durée en immersion, porte sur les quartiers de Rocinha, une favela de Rio de Janeiro au Brésil et celui des Minguettes à Vénissieux dans l’agglomération lyonnaise. Elle traite des processus de domination raciale et sociale spécifiques qui s’y exercent, hérités d’une histoire esclavagiste et coloniale et de sa définition d’une altérité au centre des processus d’exclusion actuels subis par les populations. Cette altérité, construite comme ennemi de l’intérieur (Rigouste, 2009), s’exprime au travers de l’élaboration de figures types, celle du «bandido» au Brésil et celle de la «racaille» en France. Cette thèse s’intéresse à la construction de ces figures et à leur réappropriation par la population, au travers des musiques funk et rap, dans une démarche de revendication identitaire et de réappropriation culturelle par un retournement de stigmate. Nous observons ainsi comment au travers de la musique, s’expriment des revendications identitaires et une réappropriation culturelle illustrant une volonté de lutte contre un système raciste structurant hérité du système colonial et le potentiel révolutionnaire de ces quartiers face à l’ordre social et racial actuel de leurs sociétés.

This dissertation in anthropology, carried out as part of a long-term immersion ethnography, focuses on the neighborhood of Rocinha, a favela in Rio de Janeiro, Brazil and the neighborhood of Minguettes in Vénissieux in the Lyon’s area. It deals with the specific racial and social processes of domination that are exercised there, inherited from a slavery and colonial history and its definition of an otherness that is at the center of the current processes of exclusion suffered by these populations. This otherness, constructed as an enemy from the inside (Rigouste, 2009), is expressed in particular through the elaboration of typical figures, the figure of the “bandido” in Brazil and the figure of the “racaille” in France. This dissertation focuses on the construction of these figures and the reappropriation of those by the population, in particular through funk and rap music, in a process of claiming identity and cultural reappropriation, through the reverse of the stigma. We observe how, through music, identity claims and cultural reappropriation are expressed, illustrating a desire to protest against a structuring racist system inherited from the colonial system and the revolutionary potential of these neighborhoods in the face of the social and racial current order of their societies.