2008
Cairn
Pascal Deloge et al., « Pourquoi la standardisation des armements a-t-elle échoué dans les années 1950 ? : Eléments de réponse et pistes de réflexion autour d'un cas : le comité FINABEL », Entreprises et histoire, ID : 10670/1.nq4tns
Le comité FINABEL fut créé en 1953, à l’initiative du général français Blanc, pour standardiser les armements des forces terrestres en Europe ainsi que promouvoir la coproduction des armements entre ses membres : à l’origine, la France, l’Italie, les pays du Bénélux et la RFA. FINABEL travailla, et continue à le faire, comme un comité d’experts militaires. Il reflète leur culture européenne fondée sur une approche technique, un simple secrétariat général fonctionnant avec peu d’officiers, à coût limité et un respect absolu de la souveraineté nationale, par exemple en matière de coopération avec les Etats-Unis. En dépit de l’échec à standardiser les armements dès la fin des années 1950, le comité reflète aussi l’évolution générale de la construction européenne : adhésion de la Grande-Bretagne en 1973, élargissement aux pays d’Europe de l’Est dès les années 1990... Les raisons de son échec en matière de standardisation militaire sont liées à sa conception. La souveraineté nationale absolue rendit inutile pour les entreprises autant que les départements ministériels la recherche de la standardisation, alors qu’ils pouvaient obtenir des gains avant même la phase de standardisation : par exemple, le partage des connaissances en vue d’orienter les processus de fabrication en fonction des technologies d’avenir, l’influence des décisions des petits voisins... Le comité entra aussi en concurrence avec d’autres comités européens ou atlantiques qui avaient les mêmes buts, en raison du développement simultané et en partie parallèle de l’intégration européenne et de la coopération atlantique.