2015
Cairn
Alain Abelhauser, « Le « continent noir ». La femme, la jouissance et la mort », Cliniques méditerranéennes, ID : 10670/1.nqjn5z
Pour Freud, rappelons-le, la femme prend figure d’énigme tant du fait de ce qu’elle est censée désirer que par la façon dont elle s’inscrit dans la construction œdipienne.Pour Lacan, la femme correspond à une inexistence logique. Mais elle témoigne aussi de la manière (difficile) dont s’articulent en elle deux formes de jouissance – la « jouissance Une » et la « jouissance Autre ». Ce qui conduit à distinguer de facto deux modes de traitement de la jouissance : sa limitation par le phallus et son issue par l’amour.De nombreuses situations cliniques mettent en lumière tel ou tel aspect de ces traitements, ou de leur éventuelle inefficacité. Mais parmi elles, il est certains maux – anorexies dites « mentales », « pathologies factices » – montrant plus particulièrement comment quelques femmes s’arrangent de la jouissance qui les encombre en dupant l’autre et surtout en mettant à mal leur corps.Ce qui correspond jusqu’à un certain point aux processus de la perversion. À ceci près que là où celle-ci achoppe, ces femmes, elles, donnent à l’Autre sa pleine consistance en le faisant advenir sous la forme de la mort, et font ainsi preuve du « sérieux » dont le pervers ordinaire est, lui, si singulièrement dépourvu.