14 décembre 2022
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/altIdentifier/doi/10.4000/cybergeo.39996
info:eu-repo/semantics/OpenAccess
Audrey Sérandour et al., « Territorialiser la gestion du risque nucléaire au Royaume-Uni : une approche politique et géo-légale de la nucléarité de l’espace », HAL-SHS : géographie, ID : 10.4000/cybergeo.39996
La géographie des risques a rarement documenté les processus de territorialisation du risque nucléaire en dehors des contextes post-accidentels. Partant de l’injonction des nuclear studies à rompre avec l’exceptionnalisme nucléaire, nous proposons d’appréhender les spatialités ordinaires de cette industrie en étudiant les conditions de production des périmètres de gestion de risque autour des centrales avant tout incident. À travers une approche critique des outils de planification et de gouvernance du risque nucléaire, cet article vise à comprendre les modalités de sa territorialisation. Pour cela, nous mobilisons les outils de la méthodologie géo-légale. Le Royaume-Uni présente un contexte d’étude pertinent, car l’entrée en vigueur d’une nouvelle réglementation sur la radioprotection en 2019 a entraîné une révision des zones de gestion des risques entourant les centrales du pays. À partir du cas du site nucléaire de Heysham, nous avons mis en place à la fois une herméneutique des textes normatifs et une enquête de terrain. Cela nous a permis d’observer la manière dont la mise en place des zones de planification d’urgence s’inscrit dans des processus normatifs et administratifs ordinaires. Ceux-ci sont encadrés par le droit, tout en étant influencés par une série de variables que sont les temporalités du processus, l’interprétation des textes normatifs, l’interprétation des paysages, ou encore l’anticipation de pratiques spatiales. Ainsi, la nucléarité spatiale se construit aussi en dehors des situations accidentelles ou conflictuelles.