Habitat et économie au Néolithique final L'exemple du site de Raillencourt-Sainte-Olle (Nord) entre activités domestiques et productions artisanales

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2014

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Françoise Bostyn et al., « Habitat et économie au Néolithique final L'exemple du site de Raillencourt-Sainte-Olle (Nord) entre activités domestiques et productions artisanales », HAL-SHS : archéologie, ID : 10670/1.nvm7dn


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Le site de Raillencourt-Sainte-Olle au lieu-dit « le Grand Camp » (Nord), est localisé sur un plateau surplombant la vallée de l’Escaut d’environ 30 m, au nord-ouest de la ville de Cambrai. La fouille préventive menée en 1999 et2000 sur une surface totale d’environ 1,6 ha, a livré un ensemble de 14 structures en creux de type fosses, mais aucunplan de bâtiment. Cinq des fosses rassemblent la quasi totalité du mobilier. Les caractéristiques des différentes catégories de mobilier, en particulier céramique, associées à trois dates radiocarbones permettent de situer l’occupation à lain du Néolithique, au début de la seconde moitié du IIIe millénaire, donc plutôt dans une étape finale du Deûle-Escaut.La composition originale et la richesse du mobilier ont motivé l’étude approfondie présentée ici. La présence de trèsnombreux pesons (128 pesons dont 72 sont entiers) constitue la première spécificité du site. En effet, si cet objet estconnu sur de nombreux sites contemporains ou plus récents, c’est bien ici la quantité qui rend cet ensemble uniquedans un large quart nord-ouest de la France. L’analyse technologique révèle le faible investissement technique lié à lafabrication des pesons, ce qui apparaît comme la norme pour ces objets, dont l’intérêt repose exclusivement sur leurfonction. La présence des pesons témoigne d’activités artisanales liées au tissage à proximité immédiate des fosses.Une unique fusaïole est liée, quant à elle, aux activités de filage inscrites en amont dans la chaîne opératoire textile.L’autre caractéristique du site réside dans la composition de l’assemblage en grès, avec en particulier une forte proportion de percuteurs et d’enclumes mais aussi de blocs bruts et d’éclats, qui renvoient probablement aux activitésd’extraction de la matière et de taille sur place des blocs. L’une des nouveautés de cet assemblage réside dans la miseen évidence d’un production organisée d’éclats destinés à être transformés en outils à plan de fracture émoussé dont lafonction reste indéinie à ce jour. La faible part d’outils liés à la mouture et l’absence de polissoirs contribuent également à différencier cet assemblage de ceux de la vallée de la Deûle.Au sein de l’industrie en silex, on soulignera la forte proportion de microdenticulés (plus de la moitié des outils), dontl’analyse fonctionnelle a montré une utilisation dans le cadre du travail de végétaux tendres rigides, ce qui est comparable à ce que l’on connaît pour cet horizon chronologique.L’ensemble des caractéristiques des mobiliers archéologiques converge donc pour considérer le site de Raillencourt-Sainte-Olle comme un espace dédié à des activités artisanales comme le tissage, la production de supports en grès, letravail de végétaux. Deux hypothèses sont discutées ici : soit on se trouve au sein d’un habitat dont les traces de bâtiments ont disparu, soit cet espace spécialisé se rattache à un habitat proche, mais dont il serait séparé spatialement. Descomparaisons sont proposées avec les données existantes non seulement à l’échelle locale où existent des sites avec desbâtiments bien calés chronologiquement et, pour certains, contemporains, mais sur lesquels on ne retrouve que très peude mobilier, mais aussi à l’échelle du nord de la France en particulier dans la vallée de la Deûle et de la Belgique oùdes situations équivalentes sont observées. Elles confirment l’originalité de l’assemblage de mobilier de Raillencourt-Sainte-Olle et l’hypothèse d’une dissociation spatiale des lieux d’habitat et des lieux consacrés aux activités artisanalesest mise en avant. Dans cette perspective, le site de Raillencourt-Sainte-Olle témoignerait d’une évolution importantedans l’organisation spatiale des communautés à la in du Néolithique impliquant une spécialisation plus grande desespaces au sein d’un territoire défini.

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