6 décembre 2022
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Naïma Marengo, « Les représentations des pratiques en temps de crise chez des professionnelles de l’orientation à l’université », HAL-SHS : sciences de l'éducation, ID : 10670/1.nzew89
Notre proposition présente un fragment d’une recherche participative qui traite d’un processus de professionnalisation (Marengo, 2022). Le contexte de la recherche est marqué par des changements institutionnels et sanitaires (COVID 19). Le changement est appréhendé comme « toute transformation observable dans le temps, qui affecte […] la structure ou le fonctionnement de l’organisation sociale d’une collectivité donnée et modifie le cours de son histoire » Rocher (1968) cité par (Broussal, 2017, p. 126).Nous avons mobilisé une focale théorique ancrée dans les représentations sociales. Ce choix s’explique par « la pertinence de la notion de représentation pour traiter de phénomènes et de changements sociaux » (Jodelet, 1991, p. 12). L’observation du terrain nous a amené à constater que la fermeture de l’université, le port du masque, le travail à distance, la distanciation sociale, l’enchainement de visioconférences ont impacté les pratiques des acteurs, leur relation au travail, aux étudiants et aux collègues, sans parler de l’impact sur leur vie privée . Notre question de recherche était d’identifier s’il y a des transformations qui se sont opérées dans les pratiques de ces professionnels en temps de confinement. La visée de la recherche était de permettre le développement de la réflexivité des professionnels (Schön, 1991). Nous avons réalisé quinze entretiens semi-directifs . Notre contribution se propose de présenter les résultats à travers une analyse lexicale automatisée avec le logiciel d’IRaMuTeQ (Ratinaud, 2014). Cela nous a permis de repérer six univers représentationnels et deux tensions idéologiques majeures qui structurent le discours de ces professionnels. La première tension oppose « la pratique professionnelle vue depuis la sphère privée ou depuis la sphère professionnelle » (26,76%) et la seconde oppose « le travail perçu comme un objet déjà organisé ou un objet à organiser » (22,27%) .Ces données ont été nourris par des restitutions investigantes (Bergier, 2000) et ont permis la co-analyse des résultats avec les interviewés.En ouverture, nous nous demandons si les changements de pratiques constatés pendant le confinement et plus globalement en temps de crise et qui parfois relevaient de pratiques innovantes perdurent au-delà de cette période inédite.