Hospitalisations non programmées en EHPAD : quand la dépendance nous oblige à l’excellence

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Le monde vieillit. La France vieillit. Les instituts de statistiques prédisent, à l’échelle nationale, une augmentation de plus de 60% du nombre de personnes en perte d’autonomie à l’horizon 2050. Cette réalité engendrera un flux massif vers les Ehpad et impactera de plein fouet nos services d’urgences déjà très sollicités par les trop nombreuses hospitalisations non programmées enregistrées par ces établissements. Afin d’endiguer ce mouvement, de nombreuses recommandations institutionnelles ont été formulées et des expérimentations lancées. Bien que ce sujet soit massivement investi, d’importants progrès sont attendus. Ces différents constats ont alors appelé la question de recherche suivante : par quels moyens un Ehpad peut-il optimiser la gestion des hospitalisations non programmées de ses résidents ? À partir d’une revue de la littérature et d’une étude qualitative menée sur la base de cinq entretiens, nous avons tenté de mieux cerner cet environnement et d’identifier les freins qui affectent les performances. Nous avons dès lors observé, entre autres, un déficit de coopération entre les services hospitaliers et les Ehpad mais aussi, pour ces derniers, une carence trop fréquente en personnel infirmier de nuit et la nécessité de promouvoir la formation ou encore de recourir aux directives anticipées. Nos travaux de recherche ont identifié différents leviers de progression comme le développement de la démarche qualité, la réflexion éthique, les stages d’immersion et l’analyse de pratique. Sur la base de ces potentialités, nous avons encouragé l’amplification des partenariats Ville-Ehpad-Hôpital mais aussi l’engagement des Ehpad à mettre en oeuvre les recommandations institutionnelles agrémentées des préconisations issues de nos travaux. Enfin, nous avons insisté sur le nécessaire appui financier de l’état permettant d’accéder à un personnel infirmier de nuit qualifié à la gestion des urgences. Sur ces fondements, une réduction significative des hospitalisations non programmées des résidents d’Ehpad, nous est apparue tout à fait accessible.