21 octobre 2023
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Nancy Bouidghaghen, « La belle mort spartiate : l’histoire française d’un mirage européen au XXe siècle », HAL-SHS : histoire, ID : 10670/1.o0fcfd
Ces quarante-cinq dernières armées, les études sur Sparte ont connu un véritable renouvellement et ont permis de remettre en cause le « mythe» traditionnel sur Sparte comme une cité figée, extrêmement militarisée et fermée à toutes influences extérieures. Une partie de ces nouveaux travaux sont aussi consacrés à la réception de ce mythe de Sparte. Cette thèse s'inscrit dans cette historiographie de Sparte en mettant en corrélation deux concepts toujours particulièrement importants pour notre approche de Sparte. Le premier est le Mirage spartiate de François Ollier dans les années trente, à savoir, l'idéalisation de Sparte dans les discours antiques pour soutenir un discours idéologique qu'il s'agisse de révolutionnaires ou de réactionnaires. Le second concept est celui de la belle mort à Sparte de Nicole Loraux, définit comme le sacrifice consenti du combattant spartiate sur le champ de bataille, en particulier incarné par la mort du roi Léonidas et de ses hommes aux Thermopyles en 480 av. J.-C. Cette belle mort spartiate a longtemps été présentée comme une institution à Sparte et comme une composante importante de la mentalité spartiate ainsi qu'une preuve de la militarisation de cette cité. Notre enquête vise à combler un vide historiographique en étudiant les conditions dans lesquels ces deux concepts ont été créés en France dans le contexte plus large de la réception de Sparte au XXe siècle et de son détournement pour promouvoir des politiques fascistes et ce jusqu'au début des années 90.