2010
Cairn
Paul Gradvohl, « La langue de bois au pilori : Hongrie 1954 », Hermès, La Revue, ID : 10670/1.o0gfej
En 1954, à Budapest, Iván Fónagy et Katalin Soltész publiaient A mozgalmi nyelvről (Sur la langue du mouvement ouvrier). En 2006, un an après le décès de Fónagy, paraissait son Dynamique et changement. Ce grand linguiste et sa collègue d’alors, dès 1954, avaient non seulement décrit les caractéristiques de la langue de bois des écrits et manifestations officielles, mais aussi montré comment elle viciait la communication au sein de la société de façon plus large. Ils en décrivaient des causes, en particulier l’inculture de nombre de dirigeants et l’usage si facile d’une langue appauvrie. Mais déjà en 1954 ils montraient dans un style d’une rare qualité comment ce phénomène dépassait le communisme hongrois. Cinquante ans plus tard, Fónagy revient sur la force d’attraction de certains types d’énoncés qui marque toujours notre communication sociale. Voici donc une pensée originale qui désenclave la réflexion sur la langue de bois, ou « langue de hêtre » en hongrois.