Comment et avec qui vivent les migrants âgés en Europe ?

Résumé Fr En

Dans les sociétés occidentales, la part de la population âgée née à l’étranger connaît une augmentation. Malgré cette tendance, les conditions de vie des migrants âgés restent un sujet de recherche rarement abordé. En se fondant sur les données de l’enquête sur la santé, le vieillissement et la retraite en Europe (SHARE) de 2004 à 2017, notre étude propose une analyse comparative entre les configurations familiales des natifs et des non-natifs âgés de 50 ans et plus (personnes vivant seules, avec un conjoint, au sein d’une famille avec enfants ou d’un ménage complexe) résidant dans certains pays européens sélectionnés (Allemagne, Autriche, Danemark, Italie, Espagne, Grèce, Suède). L’importance de notre analyse réside dans la tentative d’explorer dans quelle mesure les migrants âgés peuvent compter sur un réseau familial capable de leur apporter un soutien dans un moment de vie potentiellement fragile. Les résultats montrent que les pays de destination autant que les pays d’origine des migrants peuvent exercer une influence sur les configurations familiales. De manière générale, les personnes âgées nées à l’étranger ont tendance à adopter les formes familiales typiques du pays d’accueil. La cohabitation avec des enfants est plus répandue en Europe du Sud, tandis que le fait de vivre seul ou uniquement avec un partenaire est plus fréquent en Europe du Nord. Néanmoins, on constate des différences lorsqu’on observe les ménages composés de trois générations. Les familles multigénérationnelles sont plus fréquentes en Europe du Sud parmi les personnes nées à l’étranger et, en particulier, parmi celles qui ont émigré après l’âge de 40 ans. Lorsqu’on observe cette structure à travers le prisme du pays d’origine, les migrants intra-européens sont plus susceptibles de vivre uniquement avec un partenaire, tandis que ceux issus d’autres continents (par exemple, l’Afrique et l’Asie) résident plus souvent avec des enfants ou au sein de ménages composés de trois générations.

In Western societies, the proportion of the older population born abroad is increasing. Despite this trend, the living conditions of older migrants remain a subject that is rarely addressed in research. Based on data from the Survey of Health, Ageing and Retirement in Europe (SHARE) from 2004 to 2017, our study proposes a comparative analysis between the family configurations of natives and non-natives aged 50 and over (people living alone, with a spouse, in a family with children or in a complex household) residing in selected European countries (Germany, Austria, Denmark, Italy, Spain, Greece, Sweden). The importance of our analysis lies in the attempt to explore the extent to which older migrants can count on a family network capable of providing them with support at a potentially fragile time in their lives. The results show that migrants’ countries of destination as much as their countries of origin can influence family configurations. Generally speaking, older people born abroad tend to adopt family forms typical of the host country. Cohabitation with children is more common in southern Europe, while living alone or only with a partner is more common in northern Europe. However, there are differences for three-generation households. Multi-generational families are more common in Southern Europe among people born abroad and, in particular, among those who emigrated after the age of 40. When this structure is viewed through the prism of country of origin, intra-European migrants are more likely to live with just one partner, while those from other continents (e.g. Africa and Asia) are more likely to live with children or in three-generation households.

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