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Résumé En

L’ enseignement supérieur et la recherche (ESR) sont en règle générale conçus comme constitutifs des « fonctions métropolitaines supérieures », puisque essentiellement concentrés dans les grandes agglomérations et contribuant tout à la fois à un haut niveau de qualification des actifs et « à l’image de marque de la ville où elles s’exercent » (INSEE). Faut-il pour autant en déduire que la présence et la prégnance de l’ESR n’ont de sens et d’avenir qu’au sein et au service des territoires métropolitains ? Si tel est le cas, cela signifierait que les acteurs socio-économiques extra-métropolitains n’ont pas besoin des ressources offertes par l’ESR en matière d’accès aux connaissances, d’expérimentation, de transfert. Autrement dit, que l’innovation ne serait que l’affaire des métropoles. À l’évidence il n’en est rien, et les exemples abondent de tiers-espaces ayant su concilier faible densité et/ou enclavement et dynamique d’innovation, qu’elle soit technique ou sociale.La question est alors de savoir si, et de quelle manière, l’ESR peut faire bénéficier de ses diverses ressources les territoires éloignés de ses aires d’implantation physique stricto sensu, qu’elles soient métropolitaines ou, à travers les sites dé concentrés, attachées à des villes moyennes. Aborder de cette manière la fonction de contribution du monde académique au développement des « capacitations territoriales » impose de s’émanciper du paradigme d’écosystème d’innovation pour raisonner non plus en termes de similitudes mais de différences de culture, avec toutes les difficultés mais également les potentialités associées. C’est ce à quoi se sont attachés de concert des acteurs territoriaux et académiques rhônalpins dans le cadre de démarches et de dispositifs de collaboration ayant, entre autres apports, permis d’alimenter un travail de thèse sur la territorialisation de l’université.

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