8 juillet 2021
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Abderraouf Zaatra, « Vulnérabilité des exploitations agricoles et préférences d'adaptation au changement climatique dans le territoire du Pays Haut Languedoc et vignoble (PHLV) », Archive Ouverte d'INRAE, ID : 10670/1.o3xly2
Plusieurs études confirment une accélération sans précédent du changement climatique (CC), qui présente une source omniprésente de risque pour l'agriculture. Dans les politiques publiques, le CC est devenu un sujet de préoccupation. Bien que, le secteur agricole soit reconnu comme particulièrement sensible aux effets du CC, les politiques publiques sont davantage tournées vers des approches en termes d’économie d’énergie (PCAET: plan climat-air-énergie territorial) et ont privilégié des mesures de mitigation aux dépens des mesures d’adaptation pour le secteur et les territoires agricoles. En effet, les principales options avancées pour l’agriculture et les territoires ruraux concernent la production d’énergie renouvelable, l’intensification de la séquestration du carbone et la gestion des ressources en eau. Pour progresser dans la mise en œuvre des politiques d'adaptation dans l'agriculture, il est nécessaire de développer une approche intégrée plus cohérente mobilisant des approches sur le développement territorial, sur l'évaluation de la vulnérabilité et sur la faisabilité et l’acceptabilité des mesures d'adaptation. Dans le territoire du Pays Haut Languedoc et Vignoble (PHLV) marqué par une forte ruralité, le CC présente un risque majeur pour l'agriculture qui constitue un socle sur lequel repose l’économie territoriale. Cette sensibilité particulière au climat et cette forte dépendance de l’agriculture font de ce territoire un champ d’investigations privilégié. En alliant travaux empiriques et théoriques, cette thèse propose un cadre de recherche opérationnel permet de contribuer à une meilleure compréhension de la vulnérabilité des différents systèmes agricoles et de fournir des informations précieuses sur la prise de décision au niveau des exploitations agricoles en ce qui concerne l'adaptation. D'abord, l'analyse multicritères de la vulnérabilité a permis d'évaluer le niveau de vulnérabilité des différents types d'exploitations. Cette première analyse est ensuite complétée par une analyse discriminante pour déterminer les principaux facteurs de vulnérabilité. Enfin, le modèle économétrique (méthode de discret choice expriment (DCE)) a permis d'évaluer les préférences des agriculteurs vis-à-vis des modes d'adaptation et de déterminer les principaux facteurs qui influencent leurs décisions d'adopter des mesures d'adaptation.Les résultats indiquent que la majorité des exploitations enquêtées ont un indice de vulnérabilité relativement élevé et ce sont les exploitations viticoles et des grandes cultures qui sont les plus vulnérables. Il ressort de cette analyse un lien intéressant entre le faible niveau de vulnérabilité et les efforts d’adaptation déjà réalisés au cours des dix dernières années (irrigation, diversification, gestion durable du sol, etc.) par certaines exploitations qui ont changé ou introduit des cultures et ont amélioré leurs pratiques culturales. Enfin nos résultats montrent que les agriculteurs ont des préférences qui penchent vers l'irrigation et la diversification variétale à court terme. Par ailleurs, la volonté des agriculteurs d'adopter une mesure d'adaptation dépend cinq principaux facteurs (L'expérience agricole, la SAU, l'âge, le niveau de vulnérabilité et le projet de transmission de l'exploitation).