« La mer sur fond de ciel. À propos de Corniche Kennedy"

Résumé En

Corniche Kennedy (2016) commence face au ciel et à la mer. Annoncé comme une fiction, le film de Dominique Cabrera laisse immédiatement percer la dimension documentaire de ses images. Il s’ouvre sur des impulsions puissantes qui débordent le strict cadre de la fiction. La première sensation de réalité est celle du regard saisi par la lumière de la méditerranée. L’autre impulsion est celle des jeunes gens tendus vers le geste du plongeon. Ils tournent aussi le dos à la ville et à sa circulation, s’élancent vers la mer, hésitent face au danger. Ils sont au bord de la ville et pourtant en son centre. Très attaché au paysage méditerranéen et soucieux de la valeur à la fois documentaire et fictionnelle du territoire marseillais dans lequel il se déploie, Corniche Kennedy offre une expérience multiple du suspens. Cet article analyse la manière dont le film dilate, conjugue et renverse cette expérience pour la donner à percevoir.