Deux assemblées protestantes à Tianjin.: En quête des repères de la certitude

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Isabelle Thireau, « Deux assemblées protestantes à Tianjin.: En quête des repères de la certitude », HAL-SHS : sociologie, ID : 10670/1.o5cv38


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Résumé En Fr

This article is based on fieldwork carried out between 2011 and 2017 at two Protestant places of worship in Tianjin, a city to the southeast of Beijing: an official temple and a “domestic meeting place.” Based on the observation of eighty-three services as well as exchanges with preachers and worshippers, this study was conducted in a context of religious growth, particularly in the case of Protestantism, that saw the multiplication of public gatherings despite restrictions. The analysis shows how, in situations where references to the past cannot help make sense of present experiences, preachers and witnesses mobilize the Bible and its “true stories” to propose a less equivocal understanding of situations encountered in everyday life. In this way, the Bible offers new linguistic models that enable new forms of interpretation, at a distance from the uncertainties but also the ideological rigidities of the language available in twenty-first-century China. It also offers reference points that, freed from notions of doubt, can absorb the expression of all sorts of anxieties and uncertainties. The figure of the “false believer” and that of the bad fellow citizen are thus deplored for the same evil: false pretenses. Language, often denounced as misleading and full of dissimulations, is here used to name and contain such suspicions and to develop shared references and interpretations deemed less ambivalent.

Cet article part d’une enquête menée entre 2011 et 2017 sur de deux lieux de culte protestants à Tianjin, ville située au sud-est de Pékin : un temple officiel et un « point de rassemblement domestique ». Prenant appui sur l’observation de 83 moments de culte ainsi que sur des échanges avec des prédicateurs et des fidèles, cette étude s’inscrit dans un contexte d’essor du religieux, celui notamment du protestantisme, et de multiplication des rassemblements publics en dépit des contraintes rencontrées. L’analyse montre comment, là où des références au passé ne peuvent être mobilisées pour éclairer l’expérience présente, prédicateurs et auteurs de témoignages s’emparent de la Bible et de ses « histoires vraies » pour pouvoir parler des événements et situations rencontrées au quotidien et en proposer un sens moins brouillé. La Bible offre en effet de nouveaux usages linguistiques qui permettent de nouvelles formes d’interprétation, à distance des incertitudes mais aussi des rigidités idéologiques du langage disponible dans la Chine du xxi e siècle. Elle propose des repères qui échappent à l’emprise du doute et auxquels peut s’arrimer l’expression de toutes sortes d’inquiétudes et d’incertitudes. La figure du « faux croyant » mais aussi celle du mauvais concitoyen sont ainsi déplorées à la lumière d’un même mal : les faux-semblants. La langue, première modalité de l’apparaître et dénoncée à ce titre comme lieu privilégié de diverses dissimulations, surgit ici pour nommer et contenir pareil soupçon, mais aussi pour proposer des interprétations et des orientations moins incertaines.

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