Le journalisme collaboratif comme mode de production d’une investigation : le cas des Panama Papers

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Les médias ayant participé aux Panama Papers ont accepté de mutualiser leurs efforts d’investigation dans le but de bénéficier des apports du journalisme collaboratif. Dans la phase d’enquête, ceux-ci découlent du nombre, du caractère transnational et de l’expertise des journalistes partenaires, qui ont ainsi pu mener des investigations à partir d’une quantité gigantesque de documents complexes. Dans la phase de publication, la pratique du journalisme collaboratif a offert aux Panama Papers un retentissement considérable qu’un seul média n’aurait pu provoquer. Elle a également apporté un filet de sécurité aux médias partenaires face aux risques de pressions économiques, juridiques et criminelles de la part d’acteurs mis en cause par ces révélations, malgré les quelques représailles qu’elle n’a pu empêcher.Ces bénéfices du recours au journalisme collaboratif ont été obtenus au prix de certaines contraintes inhérentes à cette pratique, à l’instar des mesures chronophages de sécurité informatique et de la conciliation parfois difficile entre différentes pratiques de l’investigation.Surtout, ces avantages n’auraient pu pleinement s’exprimer sans le rôle de coordinateur et l’appui technique du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), qui a fourni aux médias partenaires de puissants instruments de recherche ainsi que des outils de communication sécurisée.