16 mai 2021
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Daniel Parrochia, « Modélisations quantiques de la conscience et métathéorie mathématique », HAL-SHS : philosophie, ID : 10670/1.o7mk5i
Après quelques considérations historiques sur la notion de «conscience» et son importance grandissante en physique, nous étudions quelques tentatives récentes de modélisation quantique de celle-ci en montrant que la philosophie qui les inspire n'est pas nouvelle. Bien des thèses évoquées aujourd'hui et présentées comme ayant leur origine dans les progrès de la philosophie anglo-saxonne de l'esprit ont en réalité des résonances plus anciennes. De certaines variantes de l'interprétation de Copenhague à la théorie de Penrose en passant par celle de Wheeler, on en découvre maintes expressions, dont une très intéressante dans les textes du philosophe français Raymond Ruyer (1902-1987), lui-même fortement influencé par Leibniz et certains physiciens quantiques. Flirtant volontiers avec le panpsychisme, ces théories prétendent parfois non seulement fournir un «modèle mathématique» de la conscience, mais, dès lors que celle-ci – au moins sous une forme embryonnaire – semble partout répandue, une modélisation de l'univers lui-même. Il faut alors se garder de certains excès portant à croire qu'on pourrait prouver physiquement que l'univers est conscient. En revanche nous savons, depuis l'avènement de la physique quantique, qu'il nous faut sans doute remettre en cause le modèle d'explication de l'expérience élaborée à partir de la physique classique. Cela, sans aucun doute, pose la question de la nature exacte de la matière et des entités subjectives-objectives avec lesquelles nous sommes en interaction.