Des pieds et des poings : la boxe française. La nouvelle jeunesse d'un vieux sport français

Résumé Fr En

La boxe française-Savate (BFS) est une des rares disciplines pouvant porter le titre de sport national français.L’histoire moderne qui se veut explicative, éclaircit les origines de cette pratique comme une rixe ritualisée à mains nues (deux combattants face à face, présence d’un témoin, code d’honneur…). Cette filiation par rapport au duel à l’épée, s’inscrit en opposition avec une histoire traditionnelle situant la savate comme une activité gestuelle qui en ferait l’héritière de toutes les techniques corporelles de combat, en France, de manière linéaire.Mettant en valeur les aspects self défense, éducatifs, compétitifs et esthétiques, la BFS connaît son apogée à la fin du xix esiècle (1er championnat du monde, enseignement obligatoire à l’armée, dans les écoles…).Son refus du professionnalisme, de la sportivisation et la concurrence de la boxe anglaise, plus spectaculaire, entraînent la relégation et le dépérissement de cette discipline à la veille de la deuxième guerre mondiale. Sa renaissance, à partir des années 1960, est marquée par une volonté d’internationalisation (création d’une Fédération internationale en 1985).La Région du Nord a suivi les mêmes phases. Après la création en Belgique des premiers clubs par Charlemont, contraint de s’exiler après la victoire des Versaillais, on assiste à un développement notable de la boxe française (Georges Carpentier est champion de France de boxe française en 1907 avant de passer à la boxe anglaise plus rémunératrice).Après un déclin très fort entre les deux guerres, il ne subsiste plus qu’un foyer à la Libération. La renaissance et le développement de la boxe française, se font à partir de l’enseignement sportif universitaire lillois. Aujourd’hui la boxe française dans le Nord est en plein essor (accroissement du nombre de clubs, titres nationaux et internationaux glanés par des champions nordistes…).

The « Boxe Française-Savate » (BFS is one of the few sporting activities that may really be called a French national sport.Modern history, which aims at providing explanations, sees the origins of this sport in a ritualized bare-handed fight (two fighters facing each other, the presence of a witness, a code of honour…). This kinship with the sword-duel runs against a traditional historical explanation that sees foot boxing as a gestual activity that would make it the heir, in direct descent, to all the corporal fighting techniques of France.With its emphasis on its self-defence, educative, competitive and aesthetic aspects, BFS reaches the climax of its popularity at the end of the xixth century (1st world championships, mandatory teaching both in the army and in the schools…).Its refusal of the professional status, its refusal to turn itself into a « sport » and the competition from the more spectacular English type of boxing will lead to the downgrading and the decay of this activity on the eve of World War II. Its renascence, starting in the 1960s, is characterized by a will to expand on the international level (creation of an international federation in 1985).The Nord region went through the same phases. After the creation in Belgium of the first clubs by Charlermont, who had had to flee and seek asylum after the victory of the « Versaillais », one witnesses a notable development of French boxing (Georges Carpentier becomes French champion of French boxing in 1907, before moving to the better-paying English boxing).After a very steep decline between the two wars, there remains just a small stronghold at the Liberation. The renascence and development of French boxing in the Nord are achieved through the Lille college teams. Today French boxing in the Nord is expanding again (increase in the number of clubs, national and international titles won by regional athletes…).