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Dominique Boullier, « Habitèle virtuelle », Archive ouverte de Sciences Po (SPIRE), ID : 10670/1.o8sqgz
Erving Goffman avait désigné sous le nom de bulles la distance invisible présente dans toutes les situations d'interactions urbaines. Peter Sloterdijk a fait des bulles une des occurrences de sa sphérologie, de sa philosophie de la climatisation. Selon lui, tout le modernisme s'est construit contre l'idée même que 'nous sommes à l'intérieur' dans ces bulles, ces globes et ces écumes que sont nos mondes communs. Le sociologue nomme ces lieux singuliers 'habitèles' et il explique pourquoi. Lorsqu'il énonçait le concept d'habitèle en 1999, il annonçait le pouvoir de rassemblement du téléphone portable. Ce qui constitue l'habitèle repose sur les objets : clés, cartes bancaires, moyens de paiement, cartes d'accès, de transport, cartes SIM, papiers d'identité, permis divers, assurances.