Retour de la ‘‘rationalité limitée'' et cognition forte : enjeux et intérêts pour le renouvellement de l'analyse des politiques publiques

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7 septembre 2009

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Rationnel

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Rodolphe Gouin et al., « Retour de la ‘‘rationalité limitée'' et cognition forte : enjeux et intérêts pour le renouvellement de l'analyse des politiques publiques », HAL-SHS : sciences politiques, ID : 10670/1.ob9wtu


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Résumé En Fr

"Bounded rationality" is coming back: what matters for policy analysis? In the 2000s « Bounded rationality » is coming back in the social sciences literature, notably in the American policy analysis. 50 years after Herbert Simon proposed this concept what can explain such an enthusiasm? Bounded rationality originally means that people's skills in learning and thinking are limited by psychological and biological human nature. Scholars' attraction to this conception of human behavior is obviously connected with their interest in cognitive science. More precisely the use of this concept aims at combining a classical rationalist perspective with the cognitive science results. During the 80s cognitive psychologists' findings, such as Tversky and Kahneman's, undermined the bases of rational choice theory. Bounded rationality models try to make a synthesis between these two opposite perspectives. In spite of their taste for what they call “cognitive” approaches, French policy analysts seem to stand aside from these developments. We assume that a bounded rationality model of social human behavior could provide their research with a more solid and scientific ground. So doing many “cognitive” studies would avoid the dangers of a too abstract constructivism.

Les années 2000 marquent le retour en force dans les sciences sociales, et notamment dans l'analyse des politiques publiques américaine, de la « bounded rationality ». Un demi-siècle après la création de ce concept par Herbert Simon, qu'est-ce qui explique un tel enthousiasme ? À l'origine, la rationalité limitée est une conception de l'acteur rationnel limité par sa nature psychique et cérébrale dans ses prétentions à apprendre et à raisonner. L'engouement actuel des chercheurs pour ce concept est alors à rapprocher de celui dont bénéficient dans certains milieux les sciences cognitives. Plus exactement, le recours au concept de rationalité limitée vise aujourd'hui à combiner une approche rationaliste classique et les découvertes des sciences cognitives. Tout au long des années 1980, les travaux des psychologues cognitifs tels Tversky et Kahneman ont multiplié les remises en cause des fondements de la théorie du choix rationnel. Face à cette opposition tranchée, les modèles de la rationalité limitée proposent aujourd'hui une synthèse. L'analyse des politiques publiques française, malgré son goût pour les approches dites « cognitives », semble rester à l'écart de cette évolution. Nous défendons l'idée que l'analyse des politiques publiques pourrait gagner en profondeur en ancrant certaines de ses recherches dans la rationalité limitée, notamment en France où les études cognitives glissent parfois vers un constructivisme très abstrait.

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