27 septembre 2022
http://hal.archives-ouvertes.fr/licences/copyright/ , info:eu-repo/semantics/OpenAccess
Anne Laroudie, « La construction de l’opinion publique dans le cadre du débat à l’entre-deux tours de l’élection présidentielle », Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance, ID : 10670/1.obpfeo
« La présidentielle se joue-t-elle sur les plateaux de télévision ? ». La question, soulevée par le sociologue Erik Neveu, interroge à la fois les représentations véhiculées par la télévision ainsi que l’activité des téléspectateurs face à leurs écrans en période électorale. Nous avons choisi dans le cadre de ce travail de recherches de nous centrer plus particulièrement sur les débat à l’entre-deux tours de l’élection présidentielle de 2017 et 2022.Notre étude nous a permis de questionner le lien entre la diffusion de l’émission, l’opinion publique qui se constitue en la regardant, et les interactions qui peuvent avoir lieu entre les deux. Notre problématique est la suivante : dans quelle mesure la réception active des téléspectateurs face à leurs écrans lors du débat de l’entre-deux tours permet-elle la constitution d’une opinion publique socialement construite, qui s’oppose à l’idée selon laquelle l’élection se joue uniquement dans les médias ?Pour y répondre, nous avons choisi trois axes de réflexion. Tout d’abord, nous avons vu que le débat télévisé à l’entre-deux tours de l’élection présidentielle représente un espace public auquel les téléspectateurs n’ont pas accès. Un paradoxe que nous avons tenté de résoudre dans un deuxième temps de notre étude avec l’analyse des sondages et enquêtes d’opinion publiés à l’issue du débat. Dans un dernier temps, nous avons étudié les conversations échangées entre les téléspectateurs sur les réseaux sociaux, et notamment sur Twitter. Les posts échangés dans ce cadre permettent alors la constitution d’une opinion publique mesurable et quantifiable, qui émet des jugements sur le déroulé de l’émission.Si les feedbacks des téléspectateurs pèsent sur le déroulé de l’émission, nous avons vu à travers plusieurs exemples qu’une interaction réciproque entre l’émission et son public n’était pas encore réalisée. Pour conserver la cohérence du débat en tant qu’agora publique, il faudrait penser un nouveau « pacte communicationnel » fondé sur « une communication copartagée » entre l’émission et son public.