La gifle à Rome : une blessure d’honneur ?

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2024

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Christophe Badel, « La gifle à Rome : une blessure d’honneur ? », Dialogues d'histoire ancienne, ID : 10670/1.od36fq


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Résumé : Le philosophe allemand A. Schopenhauer a défendu l’idée que la gifle n’avait pas de caractère humiliant dans les sociétés antiques, qui n’auraient pas eu la même conception de l’honneur que leurs héritières occidentales. Pourtant, à Rome, la gifle est associée aux esclaves et aux professions infâmes, spécialement les acteurs. Depuis la loi des XII Tables, elle est passible des tribunaux en tant qu’ iniuria et les textes juridiques affirment sa dimension déshonorante, attentatoire à la dignitas, d’autant plus qu’elle frappe le visage. C’est bien une « blessure d’honneur ». S’il était giflé, un aristocrate pouvait répliquer par le même geste – le talion –, mais il avait aussi le choix d’ignorer la gifle sous divers prétextes : infériorité de l’agresseur, immoralité de la vengeance, légèreté de l’offense. Cette souplesse stratégique montre que l’honneur romain avait un fonctionnement différent de l’honneur « méditerranéen » théorisé par les anthropologues.

: The German philosopher A. Schopenhauer defended the idea that the slap had non-humiliating character in ancient societies, which would not have had the same conception of honour as their Western heiresses. Yet in Rome, the slap is associated with slaves and infamous professions, especially actors. Since the XII Tables, it is punishable by the courts as an iniuria and the legal texts affirm its dishonorable dimension, that constitutes an attack on dignitas, especially as it strikes the face. It is indeed “a wound of honour”. If he was slapped, an aristocrat could respond with the same gesture—the talion—but he also had the choice to ignore the slap under various pretexts: inferiority of the aggressor, immorality of revenge, lightness of the offense. This strategic flexibility shows that Roman honour functioned differently from the “Mediterranean” honour theorized by anthropologists.

Resumen: El filósofo alemán A. Schopenhauer defendió la idea de que la bofetada no tenía un carácter humillante en las sociedades antiguas, que no habrían tenido la misma concepción del honor que sus herederas occidentales. Sin embargo, en Roma, la bofetada se asocia con los esclavos y las profesiones infames, especialmente los actores. Desde la Ley de las XII Tablas, es perseguible por los tribunales como iniuria y los textos jurídicos afirman su dimensión deshonrosa, un ataque a la dignitas, tanto más cuanto que golpea el rostro. Es una “herida de honor”. Si le dieran una bofetada, un aristócrata podía responder con el mismo gesto – el talión –, pero también tenía la opción de ignorarla bajo diversos pretextos: inferioridad del agresor, inmoralidad de la venganza, ligereza de la ofensa. Esta flexibilidad estratégica muestra que el honor romano tenía un funcionamiento diferente del honor “mediterráneo” teorizado por los antropólogos.

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