Le Tai Chi, exercice de santé ou sport compétitif ? : Une médiation de la perspective de l’émersiologie

Résumé Fr En

Dans les représentations, le tai chi (tai chi chuan, taijiquan) réunirait deux aspects apparemment contradictoires : la pratique solitaire de formes, réflexive et paisible, et la pratique avec un partenaire, de nature compétitive, avec des connotations potentiellement violentes. Tandis que ceux qui pratiquent le tai chi comme exercice de santé s’occupent uniquement du premier aspect, ceux qui pratiquent le tai chi comme art martial s’entraînent aux deux, malgré une incompatibilité apparente. En nous appuyant sur notre expérience dans l’apprentissage du tai chi de style Chen depuis 1999 jusqu’en 2022, nous démontrerons que la pratique des formes contribue à la formation martiale, en ce qu’elle transforme la coordination instinctive du corps, d’un état qui utilise principalement les extrémités pour atteindre l’opposant, à un état qui active le tronc et les hanches pour atteindre le même but plus efficacement. Nous montrons également que cette radicalisation de coordination est accompagnée d’émersions (Andrieu, 2016, 2017) en conscience, non seulement des gestes inefficaces que nous avions faits involontairement, mais aussi d’une croyance corporelle qui nous avait empêché d’en être débarrassés.

Tai chi (tai chi chuan, taijiquan) has two seemingly contradictory aspects: solitary practice of forms, essentially reflective and peaceful, and practice with a partner, of a competitive nature with potentially violent overtones. While those who practice tai chi as a health exercise focus solely on the first aspect, those who practice tai chi as a martial art train in both, despite the apparent incompatibility. Based on our experience in learning Chen style tai chi from 1999 until 2022, we will demonstrate that the practice of forms contributes to martial training in that it transforms the instinctive coordination of the body from a state that primarily uses the extremities to reach the opponent to one that activates the trunk and hips to achieve the same goal more effectively. We also show that this radicalization of coordination is accompanied by emersions (Andrieu, 2016, 2017) on the surface of consciousness, not only of inefficient gestures that we had been performing involuntarily, but also of a bodily belief that had prevented us from getting rid of them.

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