2023
Cairn
Akira Kurashima, « Le Tai Chi, exercice de santé ou sport compétitif ? : Une médiation de la perspective de l’émersiologie », Droit, Santé et Société, ID : 10670/1.of4wht
Dans les représentations, le tai chi (tai chi chuan, taijiquan) réunirait deux aspects apparemment contradictoires : la pratique solitaire de formes, réflexive et paisible, et la pratique avec un partenaire, de nature compétitive, avec des connotations potentiellement violentes. Tandis que ceux qui pratiquent le tai chi comme exercice de santé s’occupent uniquement du premier aspect, ceux qui pratiquent le tai chi comme art martial s’entraînent aux deux, malgré une incompatibilité apparente. En nous appuyant sur notre expérience dans l’apprentissage du tai chi de style Chen depuis 1999 jusqu’en 2022, nous démontrerons que la pratique des formes contribue à la formation martiale, en ce qu’elle transforme la coordination instinctive du corps, d’un état qui utilise principalement les extrémités pour atteindre l’opposant, à un état qui active le tronc et les hanches pour atteindre le même but plus efficacement. Nous montrons également que cette radicalisation de coordination est accompagnée d’émersions (Andrieu, 2016, 2017) en conscience, non seulement des gestes inefficaces que nous avions faits involontairement, mais aussi d’une croyance corporelle qui nous avait empêché d’en être débarrassés.