Décrire la pauvreté au Maghreb, des enquêtes de la période coloniale à la sociologie de l’indépendance (années 1930-1970)

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2023

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Antoine Perrier, « Décrire la pauvreté au Maghreb, des enquêtes de la période coloniale à la sociologie de l’indépendance (années 1930-1970) », Le Mouvement Social, ID : 10670/1.og5tae


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Cet article propose de décrire l’évolution des méthodes et des fonctions des enquêtes sociales au Maroc, en Algérie et en Tunisie des années 1930 aux années 1970, en se fondant sur un corpus de travaux publiés en français et en arabe. La mesure de la pauvreté au Maghreb évolue, du constat de sociétés traditionnelles où le bas niveau de vie est expliqué par l’immobilité des structures sociales vers une critique du sous-développement. Dès les années 1930, plusieurs facteurs expliquent ce changement de perception des écarts de revenu : le développement d’un savoir social en partie autonome de l’administration, l’élaboration d’outils de l’enquête directe, la nationalisation par la sociologie des enquêtes après les indépendances. Pour autant, la mesure de la pauvreté reste partielle et le champ des savoirs sur la société éclaté en différents domaines, notamment linguistiques. Ils ne convergent pas vers des tableaux plus synthétiques de « sociétés composites » théorisées par Paul Pascon dans les années 1960, mais montrent les nombreuses nuances au sein de ces sociétés, entre villes et campagnes ou entre chacun des trois pays.

This paper describes changes in the methods and functions of social surveys in Morocco, Algeria and Tunisia from the 1930s to the 1970s, based on a corpus of works published in French and Arabic. The measurement of poverty in the Maghreb shifted from an observation of traditional societies in which low living standards were explained by seemingly immobile social structures, to a critique of underdevelopment. From the 1930s onwards, several factors contributed to this change in perception of income disparities: the development of social knowledge that was in part autonomous from the administration, the development of direct survey tools, and the nationalisation of surveys by sociologists after independence. However, efforts to measure poverty remained incomplete and the social sciences were fragmented into different areas, particularly linguistic ones. They did not converge towards the more synthetic portraits of “composite societies”, as theorised by Paul Pascon in the 1960s, but showed the many nuances within these societies, between urban and rural areas, or between each of the three countries.

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