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Jean Coussy, « Cheminements institutionnels et dynamique capitaliste dans l’intégration de l’Afrique australe. Représentations et projets en Afrique du Sud et au Zimbabwe », Archive ouverte de Sciences Po (SPIRE), ID : 10670/1.ogb3q6
La réinsertion internationale de l’Afrique australe lui impose de répondre à deux défis - la globalisation et la régionalisation de l’économie mondiale - dont aucun n’a été, jusqu’à présent, relevé avec succès par l’Afrique occidentale, l’Afrique orientale ou l’Afrique centrale. Dans ces trois zones, l’histoire de l’intégration régionale relève moins de l’histoire des faits que de celle des utopies compensatrices. Quelques projets nouveaux, lancés lors des programmes d’ajustement structurel, ont accru les échanges interafricains (simultanéité de la dévaluation du franc CFA dans tous les pays membres de la Zone Franc, peut-être l’“ Initiative transfrontalière ” en Afrique orientale et australe...). Mais, y compris dans la Zone Franc, l’intensification des échanges a été freinée par un défaut d’harmonisation des politiques commerciales : chaque pays continue, même après la signature d’engagements régionaux, à pratiquer la sienne. Et tout tarif extérieur commun est critiqué dans son principe et érodé dans sa pratique par les organisations internationales. Celles-ci n’acceptent, en définitive, l’intégration régionale que si elle prépare l’insertion au monde par un élargissement des marchés, l’exploitation de rendements croissants, l’attraction des investissements étrangers et l’apprentissage progressif, par une “ soft competition ”, de la compétition internationale. Même la contrebande et les politiques en infraction aux accords régionaux sont regardées avec indulgence dès lors qu’elles accélèrent l’ouverture à l’économie globale.