15 décembre 2016
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Kakou Marcel Vahou, « L’INSÉCURITÉ LINGUISTIQUE CHEZ DES ÉLÈVES EN CÔTE D’IVOIRE », HAL-SHS : linguistique, ID : 10670/1.oja4si
Le concept d’insécurité linguistique a évolué dans le temps, en connaissant différents traitements par divers auteurs. L’insécurité linguistique est l’état de profond malaise, soit par complexe soit par incapacité, dans lequel se trouve toute personne lorsqu’elle parle ou écrit une langue, que celle-ci soit sa langue maternelle ou pas. Dans le cadre de cette thèse intitulée « L’INSÉCURITÉ LINGUISTIQUE CHEZ DES ÉLÈVES EN CÔTE D’IVOIRE », nous nous sommes posé trois questions de recherche. Une question principale : « comment l’insécurité linguistique se manifeste-t-elle chez des élèves en Côte d’Ivoire ? » et deux questions secondaires : « quelles sont les causes de l’insécurité linguistique chez ces élèves ? » et « quel est l’impact de cette insécurité linguistique sur l’apprentissage des élèves ? » L’objectif général visé par cette étude est de contribuer à une meilleure compréhension du phénomène d’insécurité linguistique chez les élèves en Côte d’Ivoire. Du point de vue méthodologique, ce travail de recherche se situe dans un double champ théorique : la sociolinguistique et la didactique du français. Quatre techniques d’enquête ont été utilisées. Il s’agit de la recherche documentaire, de l’entretien semi-directif, de l’observation de classe et du recueil de copies d’élèves. A propos des résultats majeurs obtenus et des implications scientifiques associées, l’on note que plus de 62% des élèves enquêtés se disent insatisfaits de leur compétence et de leur niveau de langue. Plus de 75% d’entre eux estiment qu’ils ont une meilleure compétence dans des langues autres que le français. L’indice d’insécurité linguistique (IIL) des élèves enquêtés est compris entre 62,01% et 75,33%. Globalement, deux types de facteurs ont été identifiés comme des causes de l’insécurité linguistique des élèves ; à savoir des facteurs endogènes et des facteurs exogènes. Six stratégies, dont l’introduction de mots du nouchi dans l’énoncé en français, sont couramment utilisées par les élèves pour contourner l’insécurité linguistique. Par ailleurs, cinq langues ont été identifiées par les enquêtés pour servir comme langues officielles et langues à enseigner à l’école, dans les trois degrés d’enseignement en Côte d’Ivoire (primaire, secondaire et supérieur). Ce sont l’anglais (46,71%), le baoulé (28,45%), le dioula (25,82%), l’espagnol (12,50%) et le malinké (12,34%). Dans la perspective de réduire l’impact de l’insécurité linguistique (IL) chez les élèves, il importe d’assurer une meilleure promotion du français et des langues locales en Côte d’Ivoire. Cette ambition peut être réalisée à travers la pédagogie de l’immersion.