Journée des doctorant.e.s du Laboratoire d’Études Romanes Revenances : de l’ailleurs et du passé

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24 octobre 2019

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Octaviana

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Thibaudeau Pascale (Directrice du LER) et al., « Journée des doctorant.e.s du Laboratoire d’Études Romanes Revenances : de l’ailleurs et du passé », Octaviana, ID : 10670/1.ojqz9j


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Une promesse arrachée sur le lit de mort de sa mère force Juan Preciado à se confronter à son père inconnu : Pedro Páramo. Ce n’est pourtant que lorsqu’il arrive à son village natal, en compagnie du défunt Abundio, que les paroles de feu sa mère prennent leur sens : « Là-bas, tu m’entendras mieux (...). Tu trouveras la voix de mes souvenirs plus proche que celle de ma mort ». Des murmures d’outre-tombe ressuscitent l'image du tyran du village et réécrivent un récit à plusieurs voix qui lance un défi au temps et à l’espace dessinés par le fantôme de Pedro Páramo. Si, dans nos sociétés contemporaines positivistes et scientistes, la figure du revenant reste toujours attirante, c’est peut-être parce que, dans sa nature double ou amphibie, dans son existence « dés-existée », de nombreuses contradictions trouvent leur point de confluence, point où la pensée rationnelle achoppe : présence et absence, réalité et irréalité, permanence et impermanence, distance et proximité, simultanéité et décalage ... Le revenant peut être le fantôme ; il peut être aussi simplement la personne ou la chose qui revient de loin, se rendant soudain présente, faisant fi du temps et de l’espace qui la séparaient de nous. Nous entendons par revenance cette étrange présence d’une absence, forme mystérieusement actualisée d’un ailleurs ou d’un passé, qui peut être réel ou fantasmé. Dans la revenance, le fantôme côtoie le fantasme, et l’écho des voix de ces absences présentes retentit, dans l’espoir que quelqu’un l’écoute, le répète, le conteste ou le reconfigure . On pourrait dire qu’il y a dans le fantôme et le fantasme, ces deux agents de la revenance, une certaine volonté de combler un vide et une silencieuse résistance à disparaître complètement. L’étymologie ici est porteuse d’éclaircissements : les termes « fantôme » et « fantasme » viennent du grec φαινειν, qui signifie apparaître, se rendre visible. Tous deux accordent une forme à ce qui n’était, respectivement, que vide et pulsion, le retirant ainsi des limbes de l’invisibilité pour lui accorder une vie d’ombre ou de trace. Significativement, l’espagnol, le portugais et l’italien emploient d’ailleurs le même mot pour désigner ces deux phénomènes. Aucun acte humain ne se fait dans le vide. Il est toujours en proie aux échos de l’ailleurs et du passé, qu’il veuille ou non les entendre, qu’il cherche à les reproduire, à les refuser ou à les modifier. En vertu de ces considérations, les phénomènes de revenance nous semblent des thèmes exceptionnellement fertiles, que ce soit par eux-mêmes ou articulés ensemble, susceptibles d’être abordés depuis des perspectives très différentes : langue, histoire, arts et littérature, toutes nos disciplines sont en dialogue constant avec ces formes à mi-chemin entre l’être et le non-être, la survivance et l’oubli, la disparition et le retour. La Journée des doctorants 2019, nous invite à réfléchir autour de cette forme qui revient. De quelle manière apparaît le revenant ? Comment se manifestent ces temporalités simultanées, cette ubiquité ? Quelle forme pour l’absence, pour les échos, pour la dissolution ou la déréalisation ? Comment le mythe, l’héritage ou l’emprunt se rendent-ils présents ?Accueil et présentation par Pascale Thibaudeau (Directrice du LER)     Table 1: Le revenant qui n'est jamais parti- Annie Bae (Université Paris 8) - Revenir par l'expérience cinématographique - Les cinéastes affectés de la dernière dictature argentine (1976-2011)- Mirco Michelon (Université Paris 8) - La revenance comme conscience et expérience. Vision, parole et corps dans le théâtre d'Edoardo Sanguineti- Karla Calvino (Université Paris 4) - Caliban, fantôme identitaire du XIXème siècle: mémoires historiques et culturelles latino-américaine et française pour une autre lecture du concept d'identitéDiscussion modérée par Isabel Desmet     Table 2 : Le fantôme et son double- Giacomo Sanavia (Université Paris 8) - Le fantôme de Machiavel sur les guerres de religion en France : une analyse de l'édition 1585 des Discours de Gentillet- Alessandro Monachello (Université Paris 8) - Revenances de la langue de Verga à travers la traduction - Miguel Rodrigo (Université Paris 8) - Images invisibles de l'au-delà dans "L'esprit de la ruche" de Victor Erice- Perrine Guéguen (Université Paris 8) - Saer ou l'éternelle genèseDisscussion modérée par Julio Premat

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