La maltraitance intrafamiliale aux personnes âgées

Résumé Fr En

Selon l’OMS (Key benchmarks on elder abuse, 15 June 2020), environ une personne âgée sur six a été victime de maltraitance dans son environnement au cours de l'année passée. Dans le même temps, en institution, deux membres du personnel sur trois reconnaissent avoir commis un acte de maltraitance. A domicile, ces actes sont bien souvent le fait d’un proche ou d’un membre de la famille. Il en découle des conséquences graves sur l’état de santé de la personne âgée, notamment des traumatismes physiques et des altérations psychologiques à long terme. Or, ce fléau, longtemps tu, est appelé à s’amplifier si l’on en juge par le nombre des plus de 60 ans dans le monde qui devrait doubler entre 2015 et 2050 pour atteindre deux milliards d’individus. D’abord, les facteurs de risque sont multiples : mauvaise santé, abus d’alcool, charge ressentie, cohabitation contrainte, dépendance financière, dévalorisation des aînés, dispersion des familles... Ensuite, la prévention est déficitaire, qu’il s’agisse, notamment, des campagnes de sensibilisation du public, du dépistage des victimes ou de la mise en œuvre de l’obligation de signalement. Enfin, le droit, malgré son arsenal législatif, entre autres, les articles 434-3 et 223-6 du code pénal relatifs à la non-dénonciation de mauvais traitements et à la non-assistance à personne en danger, est insuffisant pour juguler cette violence ordinaire.Il en va ainsi, en particulier, du régime de la preuve, à en juger par le peu de poursuites au pénal comme au civil, en comparaison avec l’ampleur du phénomène.

According to the WHO (Key benchmarks on elder abuse, 15 June 2020), about one in six elderly persons have been abused in their environment in the past year. In the same time, inside institutions, two out of three staff members admit to having committed an act of abuse. At home, these acts are often carried out by a close relative or family member. This has serious consequences for the health of the elderly person, including physical trauma and long-term psychological damage. However, this plague, which has been kept quiet for a long time, is set to increase, judging by the number of over-60s in the world, which is expected to double between 2015 and 2050 to two billion people. Firstly, there are multiple risk factors : poor health, alcohol abuse, perceived burden, forced cohabitation, financial dependence, devaluation of the elderly, dispersion of families… Next, there is a lack of prevention in terms of, for example, public awareness campaigns, victim screening or implementation of the reporting duty. Finally, the law, despite its legislative arsenal, including among others, Articles 434-3 and 223-6 of the criminal code related to non-reporting of abuse and failure to assist a person in danger, isn’t sufficient enough to curb this ordinary violence. This is particularly true of the system of proof, judging by the small number of prosecutions in both criminal and civil cases, in comparison with the scale of the phenomenon.

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