3 octobre 2015
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Pierre-Henri Biger, « Sens et sujets de l'éventail européen de Louis XIV à Louis-Philippe », HAL-SHS : histoire de l'art, ID : 10670/1.okr4l1
De nos jours souvent kitsch et touristique, l’éventail européen -fragile objet féminin associé à la mode- a été mal apprécié et reste méconnu. Construite pour cette thèse à partir de collections publiques ou privées et de ventes publiques, une base de données éclectique permet, par une approche statistique, d’interroger 2350 objets et d’en étudier principalement les sujets au cours d’un très long XVIIIe siècle. Une vingtaine de monographies focalise le regard sur des éventails des diverses catégories déterminées. À travers le dialogue entre statistiques et monographies, éclairé par l’observation de l’art et de la société contemporains, l’éventail apparaît reflet de l’art via les mythes, l’histoire sainte ou ancienne, la peinture morale… ; mais il est aussi témoin voire acteur de la vie sociale, politique, théâtrale, jusqu’à être mis au service de projets économiques ou de la caricature. Éventails « sans histoire », ornés de « bergerades », reflets de la mode ou supports des amusements de société : tous sont porteurs de sens. Ce sens a longtemps été occulté à cause des transformations sociales du XIXe siècle, peut-être aussi car les éventails pouvaient à l’origine être un espace de liberté et de pouvoir des femmes - voire de libertinage ?-. En effet cet objet d’art à la fois public et privé tient, par les sujets qui l’ornent, un véritable discours (largement lié au mariage mais aussi à l’amour) dont la femme était à la fois destinataire et locutrice. Il convient, en étudiant les objets, d’apprendre à en déchiffrer les messages : leur compréhension pourrait être utile à diverses disciplines.