20 juin 2023
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Léana Deroo-Blanquart, « La véhémence dans Le Carême des Minimes (1660) et Le Carême du Louvre (1662) de Bossuet », DUMAS - Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance, ID : 10670/1.olrixf
Le genre du sermon vise à l’efficacité. Il doit porter une parole qui convertit les hommes bien souvent éloignés de la vie religieuse. Le Carême des Minimes (1660) et Le Carême du Louvre (1662), deux carêmes mondains de Bossuet, illustrent particulièrement la tension inhérente au projet sermonnaire : il faut parler une langue divine à des hommes empêtrés dans des préoccupations du monde. Alors que les préoccupations rhétoriques sont conçues comme une menace trompeuse par les traités de prédication du XVIIe siècle, la véhémence, en étant à la frontière du religieux et du mondain, permet à Bossuet d’allier un enjeu moral à des choix rhétoriques. Notre travail s’attache à montrer dans quelle mesure le choix d’une parole véhémente et violente dans les sermons de notre corpus dépasse la contrainte d’une nécessaire adaptation des sermons à leur public pour en faire le moment d’une réunion entre le divin et l’humain. La force d’un enjeu moral rejoint alors la force de la langue.