2015
Cairn
Jean-Marie Martin-Amouroux, « Charbon : des anathèmes aux réalités », Natures Sciences Sociétés, ID : 10670/1.omhjap
La poursuite de la croissance mondiale du charbon minéral au rythme annuel moyen de 2 % est incompatible avec la volonté de limiter la croissance de la température à moins de 2 ˚C au cours du XXIe siècle. Ce constat largement partagé est une chose. La mise en œuvre de politiques faisant reculer les combustibles fossiles solides dans le bilan énergétique mondial en est une autre. On ne peut passer de l’une à l’autre sans comprendre les raisons de l’attrait du charbon dans un grand nombre d’économies, principalement émergentes en Asie et en Afrique australe. Elles résultent d’une irrésistible croissance de la consommation d’électricité et de la forte compétitivité de la thermoélectricité-charbon face aux autres filières électriques (thermoélectricité-gaz, nucléaire, hydro-électricité, éolien ou solaire). Tant que ces dernières ne présenteront pas des avantages comparables, en matière de coûts de production, de sécurité des approvisionnements et de maîtrise technologique, le charbon minéral aura encore de beaux jours devant lui. Plutôt que de s’en tenir à des anathèmes, les discours sur la nécessaire protection du climat devraient attacher plus d’importance à la maturation des technologies High Efficiency Low Emission (HELE) et Carbon Capture and Storage (CCS).