Diplomatie parallèle et guerre psychologique. Le rôle de la «Ribbentrop-Dienststelle» dans les tentatives d’action sur l’opinion française : 1934-1939

Résumé De En Fr

Parallele Diplomatie und psychologischer Krieg : (Die Rolle der «Ribbentrop-Dienststelle» in den Aktionsversuchen auf die französische Meinung : 1934-1939) Die Ribbentrop-Dienststelle hatte die Aufgabe, alternierend zur Politik der Kraftproben, eine Politik der Entspannung zu pflegen und in Frankreich für die Idee der Völkerversöhnung und der Partnerschaft zu werben. Die Dienststelle, die zudem dem persönlichen Erfolg des angehenden Außenministers zu dienen hatte, richtete sich an Frankreichs Intellektuelle, Künstler, Jugendorganisationen und Verbände ehemaliger Kriegsteilnehmer. In Frankreich erwiesen sich Leute aus den verschiedensten Lagern empfänglich für die Versöhnungsidee, sowohl angehende Kollaborateure als auch künftige Widerstandskämpfer.

Diplomatie parallèle et guerre psychologique : le rôle de la «Ribbentrop-Dienststelle» dans les tentatives d’action sur l’opinion française : 1935-1939 After Hitler’s victory in 1933, the national-socialists tried to create abroad a wide current of sympathy towards Germany. According to Hitler, master of psychological warfare, France could be their chief adversary, and special efforts were devoted in order to strengthen the French «appeasers». The new D.F.G. and its French twin, France-Allemagne urged France to adopt un realist policy, i.e. conciliating Nazi-Germany, whose aims were supposed to serve peace and general good-will. In order to keep the French in a conciliatory mood, while testing their ability to resist, the Ribbentrop Dienststelle, with a reduced staff (for France, two advisers : Otto Abetz, Friedrich Grimm) found its way into ex-servicemen associations, political and intellectual circles, ranging from realist right to ultra-pacifist left, and used every device to charm French youth. Visiting Germany was the surest, and Hitler was crafty enough to ask French support for the twin committees, and, for the sake of friendship, the Quai d’Orsay supported and paid France-Allemagne. The chief achievements of the Ribbentrop-Dienststelle were the psychological use of the Games in 1936, the Verdun gathering and the action for peace in 1938, during the Czech crisis, and in the short period of friendship, after Munich.

Après sa victoire de 1933, le parti national-socialiste a mis en place, pour la réalisation de ses plans de guerre psychologique, des réseaux parallèles qui doublent l’action de la diplomatie allemande. Sous la surveillance personnelle du Führer, et avec le concours des principaux chefs nazis, de Hess à Goering, la petite équipe de la Ribbentrop Dienststelle lance vers la France une offensive de charme, destinée à créer la détente après chaque épreuve de force ou à exploiter la volonté d’apaisement manifestée par les gouvernements successifs de la France de 1935 à 1939. Un nouvel organisme portant le même nom que l’ancien — D.F.G. — jumelé en 1935 avec son homologue français, le Comité France-Allemagne, travaille les associations d’anciens combattants (serment de Verdun, 1936), les mouvements de jeunesse (rencontres annuelles du Sohlberg), les milieux sportifs (exploitation de l’année olympique), les milieux d’affaires (mission ligner), le monde politique et intellectuel, la presse. Subventionné par le Quai d’Orsay, et travaillant à ciel ouvert, France-Allemagne œuvre officiellement pour la détente et la réconciliation et contribue effectivement à la rupture du couple armée-nation et à l’affaiblissement de la volonté de résistance pendant la période où l’Allemagne est plus faible que les Occidentaux.