Être ou ne pas être jaloux : brefs aperçus littéraires sur la subjectivation par la jalousie

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Il s’agit d’analyser le mélange de singularité et d’obéissance aux normes qu’illustrent, sous le rapport de la jalousie, les Mémoires d’H. de Campion. De là, on suit l’évolution des modes de subjectivation au xviie siècle en montrant, preuves littéraires à l’appui, comment on passe d’une jalousie impossible à dire « sérieusement » en première personne du singulier, sauf comme passion tragique justifiant tous les débordements, ou comme « juste déplaisir » légitimant la violence du duel, à la nouveauté extraordinaire de la jalousie de M. de Clèves, qui se supporte (mal, il est vrai) jaloux plutôt que de tuer un rival ou une femme aimée, et de Mme de Clèves, qui renonce au duc de Nemours.

The aim of this article is to analyse how in the Mémoires of Henri de Campion, jealousy is described as both unique and obedient to norms. With literary evidence, he shows how subjectivation by jealousy in the seventeenth century evolved from a form of jealousy that was impossible to express “seriously” in the first person singular, except as a tragic passion justifying all excesses, or as “just displeasure” legitimizing the violence of the duel, to the extraordinary novelty of M. de Clèves, who contained his jealously (badly, it is true) rather than killing a rival or the woman he loved, and that of Mme de Clèves, who renounced the Duke of Nemours.